Les derniers jours ont été assez intenses. Notre départ de Surkhet, un trek dans le Langtang et beaucoup d'émotions. Nous vous en reparlerons. J’aurais du écrire ce billet depuis plusieurs mois déjà. J’ai cependant suivi la mode culturelle ici qui est de procrastiner jusqu’à la dernière minute. Plusieurs d’entre vous ont souvent lu que j’allais à la garderie d’EDS et à l’école de Maggie régulièrement. Mais qu’en était-il?
Avant de partir, on a souvent dit moi et François qu'au Népal, ma job serait de m'occuper de nos trois enfants. Ce serait mon mandat à temps plein. J'ai quand même réussi à jumeler ce mandat à quelques autres implications. Les voici:
La Nursery de Children's Paradise School
Débutons par la garderie. Cet endroit était minuscule, pas plus grand qu’une pièce de 6 mètres par 6 mètres. Au début, il y avait 25 à 30 enfants de moins de 4 ans dont la majorité ayant 2 ans et demi. Ces derniers temps, les chiffres ressemblaient plutôt à 34-38 en moyenne par jour. Tous ces petits sont un peu coincés, assis tranquillement par terre sur des matelas de mousse défraîchis. De 10h00 à 15h00, les bambins ne sont pas trop stimulés sauf par quelques chansons et danses népalaises.
J’y suis allé pendant plusieurs mois à raison de 3 matins par semaine afin de donner un coup de pouce à Tara, l’enseignante, qui fait de son mieux depuis les 10 dernières années. Elle est seule, brave et patiente pour gérer cette classe. Je peux vous dire que parfois, la tête veut nous exploser puisque les enfants crient, pleurent, se chicanent ou bien sûr font leurs besoins par terre.
Mon rôle dans cette expérience a été fort simple : l’aider à faire des jeux avec peu de moyens, consoler les enfants, leur enseigner qu’il est primordial de mettre des chaussures et se laver les mains lorsque l’on va à la toilette. J’ai aussi initié les petits au coloriage lorsque tout le monde me disait que c’était impossible, qu’un enfant de moins de quatre ne pourrait pas entreprendre une telle activité…
Au début, mon mandat était de leur trouver des chansons et de les supporter à concevoir un programme éducatif. J’ai cherché de l’information sur le sujet pendant plusieurs jours. On se rappelle bien que je ne suis pas enseignante mais bien travailleuse sociale… Alors, j’ai cherché des liens sur le web, des idées, des jeux et je suis finalement tombé sur des sites intéressants. J’ai alors montré le tout à l’enseignante et le directeur de l’école. Initialement, tous semblaient enjoués et excités à l’idée. Par contre, rien n’a bougé depuis.
J’ai fini par savoir que l’école n’avait pas le temps de faire les activités et manquaient les moyens financiers pour acquérir la matière première nécessaire. À vrai dire, je sais que le temps est une chose mais la lacune est certainement que Tara l’enseignante est seule et ne peut préparer les activités. Elle n’a pas d’ordinateur à sa disposition. Je crois qu’il y aussi un peu de paresse et de manque de volonté pour changer les techniques pédagogiques de la part de l’établissement. La cadre est rigide.
Une fois passé par-dessus cette frustration et le sentiment d’inutilité qui en découle, j’ai alors diminué ma présence à 2 matins par semaine. Je me suis dit que je devais me trouver autre chose…
C’est alors que nous avons rencontré nos amis pilotes. Ils nous ont présenté Maggie Doyne. Cette jeune femme dynamique qui a su construire un orphelinat à 19 ans et qui, 5 ans plus tard, gère une école de plus de 230 enfants.
J’ai rencontré Maggie. Son besoin était similaire : fournir quelques outils pour faire des activités avec les enfants de la Nursery (4 ans) et de la classe Kindergarden (5 ans). Elle me disait que les enseignantes n’étaient pas trop créatives et qu’elles manquaient d’idées. Alors, avec la recherche que j’avais fait antérieurement, j‘ai pu transférer certaines connaissances. J’ai alors coaché 4 enseignantes à s’orienter à travers certains site web lorsque l’internet fonctionnait. À la maison, je téléchargeais des activités et lorsque j’allais à Kopila Valley School, je les montrais aux enseignantes sur les ordinateurs de l’école à Maggie. Elles ont tranquillement apprivoisé ce que cette machine était !
Plus de vingt cinq thèmes ont été téléchargés, plus d’une quinzaine de site web découverts et plusieurs heures de recherches pour trouver ces joyaux. Les outils ont été transférés et les enseignantes, avec un peu d’aide, ont commencé à utiliser les documents. Cependant, il faut constamment leur rappeler de prendre l’initiative et d’être un peu créatives.
INF primary school
Finalement, j'ai également apporté une aide à l'école primaire d'Emma. J'ai donné des petits cours de français à quelques enfants occidentaux qui fréquentaient l'école. Mes interventions se déroulaient à raison de 45 minutes par session, 2 fois par semaine.
La force de ces engagements, c'est que je pouvais les accomplir avec Naomi et Théo. N'ayant aucune gardienne, je n'avais d'autres choix que de trouver des implications qui permettaient leur présence à mes côtés. Étant dans des environnements pré-scolaires, ils ont pu s'exposer au bonheur des enfants qui fréquentaient ces places. Je me rappelais que lors de notre formation pré-départ, la formatrice nous avait indiqué, aux conjointes, qu'il était important d'avoir nos propres projets pour maintenir un sain équilibre culturel et une bonne estime de soi. Eh bien, je peux maintenant le confirmer.