vendredi 21 mai 2010

L'arrivée en détail (par Annik et Francois)



Le périple

Départ de Katmandu mardi à 8h30, arrivée à Surkhet le jeudi le 13 mai, vers 16h30. La randonnée fût longue un peu mais moins pire qu'on pensait.  Le pick-up dans lequel nous sommes partis lors de cette excursion sortait directement du garage pour une remise en état complète : peinture neuve, suspension neuve, tune up général. Bien beau mais… pas mal plus petit que nous l’imaginions. Ce vestige provient de l'époque où Mitsubishu faisait des petits 4X4. Disons que les gars ont vraiment très bien planifié le packing. Ça quand même refoulé jusque dans la cabine avant.  À vous de constater sur la photo ci-dessus. Sachi, notre chauffeur était un peu découragé.

Emma a été assise à l’avant lors de la première journée. La seconde, Théo pris sa place. Cependant vers 11h30, nous avons fait un échange: Théo contre les bagages. Donc, au lieu d’avoir 2 enfants à l’arrière et une pile de bagages dans le milieu, nous nous retrouvions avec 3 enfants et un peu moins de bagages entre maman et papa. Disons que cette partie fût un peu coinçante! Théo nous a proposé de prendre le volant mais il ne trouvait pas son permis de conduire.



Avant de partir, des petits adieux aux compagnons du passage house. Emma et Théo, surtout Théo, étaient devenus de bons amis de Darjaana, la petite fille de Ritika, la didi responsable du nettoyage au passage house. Elle amenait sa petite fille presque qu’à chaque jour. Même s’ils ne se comprenaient pas par la langue,  ils ont eu beaucoup de plaisir ensemble au cours des dernières semaines.


John Inghram était un volontaire canadien qui demeurait aussi au passage house. Plus réservé, il a su nous côtoyer et nous supporter dans nos premières semaines en sol népalais. Pas fou ce John, il savait se retirer dans sa chambre juste à temps lorsque la situation se gâtait avec les enfants dans la cuisine.


La route

Prendre 16 heures pour faire moins de 400 km est un bon indicateur de l’état des routes. En fait, l’état des routes n’était pas si mauvais. Pavé tout le long, c’est surtout les routes sinueuses et montagneuses de la vallée de Kathmandu et de la chaine précédent la vallée de Surkhet qui furent très longues. Le traffic pour sortir de Kathmandu et de cette zone montagneuse était monstrueux. Compréhensible lorsque j’apprends que cette route est la seule issue terrestre connectant la capital au reste du continent. Tous les biens importés (et dieu sait qu’il y en a pour 1,5 M d’habitants) passent par là.

Une fois franchi ce traffic, Rajendra m’informe que cette route a été construit au frais de l’Inde. On peut s’imaginer qu’ils l’ont fait dans leur propre intérêt. Un peu plus loin, une section de plusieurs kilomètres construit au frais de la Chine. Un peu plus loin, au frais de la Grande-Bretagne !!! Mais tout ça s’est fait au cours des 50 dernières années. Auparavant, aucune route ne reliait les villes et villages les uns aux autres au Népal. Rajendra m’a même dit que les premières autos circulant à Kathmandu sont arrivées par convois pédestres. Une série de porteurs les portèrent sur leurs épaules à travers les flancs de montagnes jusqu’au royaume pour le roi !!!

Une fois sortis des montagnes, on décide d’arrêter coucher à Butwal. Bienvenue dans le Terai, là où le relief du Népal devient plat et la température flirt avec les 40 degrés celcius. L’A/C dans notre chambre ne fournissait pas. Théo ne se doutait pas qu’une autre armée de moustique s’apprêtait à l’attaquer en pleine nuit.
Le lendemain, nous sommes arrivés à bon port sans trop de tracas sauf un flat 10 km avant la fin.



Nous sommes enfin arrivé au Peace Land guest house, genre d’auberge situé à 5 minutes des bureaux de l'organisation de François.

Le Peace Land Guest House


Notre nouveau gîte qui allait nous accueillir pendant la période de recherche d’une nouvelle maison fait l’affaire. Nous occupons les deux chambres du deuxième étage. L'air climatisé est présent dans les deux chambres. Attention, ne pas partir les deux en même temps. Résultat, les breakers sautent. Il y a moins de coupures d'électricité. Elles durent moins longtemps, + ou – deux heures par jour, le soir au lieu de 12-16 hrs par jour dans la capitale.

Le premier étage est occupé par deux couples de russes. Des VRAIS russes comme on les imagine dans nos clichés de l’ère sovietique. Ils parlent fort, ils boivent de la vodka abondamment et mangent 20 kg de viande (ou presque) à chaque soir. Ils sont ingénieurs en aéronautique pour une compagnie d’hélicoptères russes qui sous-traite pour le World Food Program de l’ONU et d’autres clients de cargo. Ces gigantesques hélicoptères russes décollent de l’aéroport de Surkhet à chaque matin pour aller livrer de la nourriture dans les villages des montagnes avoisinantes inaccessibles par le système routier. Assez désagréables, ils font quand même preuve de politesse envers nous, seulement envers nous. Celui à gauche particulièrement, qui ne voulait pas se faire prendre en photo. 


Le premier soir, je demande à l’un d’eux

-          Do you speak english ?
-          Yes, of course ! de répondre le plus costaud
-          Good english ?  Lui dis-je sur un ton humoristique en entendant son accent prononcé
-          Yes, de répondre ce dernier avec des poignards dans les yeux. Je venais de l’insulter !!

La conversation se termina là pour le moment.

Lors de notre deuxième soirée, une équipe de russes s’était rassemblé au guest house pour souper. La vodka coulait à flot. Lors de notre retour du restaurant, l’un d'eux me demande

-          Come with us, we’ll drink, dit-il déjà pas mal avancé
-          Maybe, after getting de kids to bed, dis-je.
-          You can take 50 grams of  ... et là je ne comprenais pas ce qu’il me disait. J’ai compris 50 grams of hash. Je lui répète ce que j’ai compris. Il me regarde, stupéfait. « no, no WITH US, not hash !” Je voulais disparaitre. Par contre, je n’ai jamais su de quelle matière était composée son 50 grammes.

1ere sortie au « restaurant » à Surkhet

Le restaurant duquel nous revenions s’appelle Takali. THE SPOT in Surkhet. Un endroit qui nous paraissait plutôt perdu à première vue. Rajendra connaissait l'endroit pour son BBQ réputé. Nous lui faisions confiance. 2 tables crado à l’entrée, on se faufile à travers, on commence à avancer dans les couloirs étroits de la « maison ». Quelques pas nous amène dans la cuisine : une génératrice et un BBQ qui était en fait une grille métallique qui tourne, un ventilateur et une pauvre dame qui cuisine à côté. Elle fait tourner le BBQ. La fumée mixte de ces deux éléments envahissent la cuisine. Je plaignais la dame et je me disais : elle va mourir jeune du cancer du poumon! Une fois ayant fait toutes ces observations, nous dirigeons vers le toit où quelques russes savourent ce BBQ et boivent de la bière. Nous décidons de faire pareil en ajoutant des frites. Le BBQ, c’était des morceaux de mouton (du gras avec des os et un peu de viande). Pas mauvais ce gras de mouton, après tout!

La recherche de maisons

Le lendemain de notre arrivée, on commence à visiter des maisons. C’était un peu décourageant. La première était en construction et le garde nous dit que ce serait prêt dans 2 jours… Impossible ! Imaginez vous donc que la brique servant de mur de soutien n’était même pas posée ! Même chez nous avec beaucoup d’amis et de la volonté ça prendrait légèrement plus de 24 heures. L’autre maison : très peu de lumière et des fourmis dans la toilette. Emma ne voulait pas y aller. Cependant, la cour était très belle, des manguiers et des papayers. L’autre maison était en terre cuite avec des briques. Une autre très spacieuse mais le hic c’est que la cour était inaccessible, une maison en construction se logeait entre la maison à louer et la cour. Je dis une maison mais c’était plutôt un tas de brique, du sable et de la taule. L’avant dernière : aussi en construction, petite cour, peu de lumière et ajoutons  que le toit était suicidaire : 2 pied de brique qui servaient de contour (pas trop sécuritaire pour les enfants).  On commençait à regarder si des arrangements étaient possibles, du genre mettre une toilette et ajouter des briques au toit. Disons qu’après cette tournée on était un peu découragé, mais ce n’était que la première journée de recherches.

THE maison

Le lendemain, une bonne nouvelle nous est arrivait en après-midi. On allait visiter une maison, notre maison. Une grande maison, 2 étages dont le 2e est occupée par un couple Indiens de personnes âgées. Une grande cour, des rangées d’hibiscus, 2 plants de papayes, 3 manguiers garnis à souhait, un citronnier et des plants de bananes immatures. Une grande cour ombragée partiellement pour jouer et faire un jardin accompagne le tout ! C’est parfait, on le prend : combien ça coute: 210$/mois. Bon, on a proposé de faire des rénovations comme peinturer les murs, mettre une toilette occidentale (pas un trou), mettre du prélart dans notre chambre à coucher. Les améliorations se font pratiquement moitié moitié avec le proprio. Dernière demande : un bon coup de ménage pour enlever les coquerelles et la poussière. Le reste ça va, c’est un vrai petit paradis. Le propriétaire est un professeur de statistiques et il enseigne à l’université à Kathmandu. Il est parti de Surkhet depuis un an et depuis il n’était pas revenu vivre dans la maison (ce qui explique la cause des coquerelles). La maison est située à 5 minutes de marche du bureau, dans un quartier tranquille et résidentiel. Le seul hic, c’est que nous sommes à 45 minutes de marche du marché principal. Une visite guidée et des photos de la maison suivront sous peu.

Nous sommes supposés emménagés demain. Nous aurons une connection haute vitesse 512 kps. Ce qui devrait nous permettre de jaser sur vidéo Skype sans trop de problème. On a vraiment hâte de s’installer et de dépaqueter nos 16 valises qui le sont restés dans un coin depuis notre arrivée. Au moins, on pu déballer nos vélos et la remorque pour profiter des rues tranquilles et des espaces verts !



Les enfants vont biens. La chaleur ne les affecte pas trop. Notre alimentation s’est toutefois vu de plus en plus restreinte à quelques aliments. Les œufs, le pain et le riz étant les éléments centraux en plus de quelques fruits et légumes. Absolument impossible de trouver du lait autre que le lait frais sortie de « buffaloes » comme celui-ci (zoom sous la "hutte" si nécessaire) gisant devant notre guest house. Sans pasteurisation et dans ces conditions, disons que nous passons notre tour pour le lait frais. Pour l’instant en tout cas. Les dépanneurs sont un peu moins grands qu’au Québec et qu’à Kathmandu disons. Une fois installé dans notre nouvelle maison, la nouvelle routine va nous permettre d’explorer les meilleurs spots pour magasiner, mieux garnis que ce dépanneur que nous avons face à notre guest house. 


jeudi 20 mai 2010

Arrivée à Surkhet !

Enfin, nous sommes arrivés à Surkhet, notre ville d'adoption pour les prochains 10-11 mois. Cette pause du blog est bien involontaire de notre part. Depuis notre arrivée, nos efforts se sont concentrés sur la recherche d'une maison, d'un petit coin de paradis. C'est chose faite. Le voyage s'est bien déroulé; deux journées de 8 heures complètes sur des routes sinueuses en montages ou en plaines sous un soleil de plomb à + de 40 degrés avec trois enfants. Nul besoin de dire que ce fut du sport. 

Le soulagement en arrivant à Surkhet; de vastes espaces verts nous ont accueillis. Nous logeons actuellement dans un guest house relativement confortable. Notre maison devrait être prête en fin de semaine prochaine. Nous devrions être connecté à Internet à la maison d'ici la semaine prochaine. J'ai débuté mon travail à EDS, mon partenaire local, mardi dernier. C'est à partir du bureau que j'écris ce message.

Plus de détails et photos dans quelques jours !!!

samedi 8 mai 2010

La Grève est finie, yes sir, let's go to the American Club !




La Grève (Bandha)

Enfin, le leaders Maoistes ont décidé de mettre fin à la grève nationale qui perdurait dans le pays depuis six jours. C'est une conjoncture de trois principaux éléments qui les a fait acquiescé, selon la plupart des médias nationaux:

1- Des émissaires américains, les représentants du département d'État américain, et des émissaires indiens (deux poids lourds en termes géo-politiques au Népal) ont rencontré les leaders Maoistes vendredi. On ne connait pas les détails du contenu mais le contenant était clair: CESSER CETTE GRÈVE IMMÉDIATEMENT ou bien...

2- Vendredi, plus de 20 000 personnes se sont pointés à Basantpur, Kathmandu, pour manifester pacifiquement contre les maoistes et cette grève. Ce rassemblement, que vous pouvez voir sur la photo ci-haut, a été organisé par la Fédération Népalaise des Chambre de Commerce et d'Industrie en collaboration avec plusieurs autres organisation.

3- Les leaders maoistes voyaient bien que de plus en plus de népalais commençaient à défier l'imposition de la grève. La tension montait, la violence commençait à éclater aux quatres coins du pays. Des affrontements entre maoistes et simples citoyens commençaient à s'intensifier. Des couvres-feux commençaient à être décrétés par des autorités locales.

Par contre, pas fou ces maoistes, leur message: ce n'est qu'un début. Ils menacent de recommencer cette grève le lendemain du 28 mai, date butoir à laquelle la nouvelle constitution devrait être ratifiée par tous les partis. On verra. Pour l'instant, la bonne nouvelle c'est que nous partons vraisemblablement pour Surkhet mardi prochain. En principe, tout devrait rentrer dans l'ordre d'ici là. Déjà, le traffic est revenu inonder les rues.

THE American Club


Enfin un petit oasis dans le centre-ville de Kathmandu, tout près de Thamel ! Kathleen, la directrice régionale du CECI nous a offert de venir passer l'après-midi avec elle et Karen, une autre volontaire, à ce club réservé aux membres qui ont, disons, les moyens. Principalement utilisé par les étrangers, les coopérants et l'élite de la société de Kathmandu, cette propriété de quelques acres (qui n'est pas un hotel) existe apparement depuis plusieurs décennies. Après être passé par des détecteurs de métaux, un terrain de baseball nous acceille. Court de tennis, restaurant, gym (cardio et haltères), table de pingpong, salle de squash et parc pour enfants complètent le menu.


Après avoir été fermée toute la semaine, c'était quand même tranquille.



Ce parc est une coche au-dessus de celui que nous avions vu à Nagarkot, celui en métal rouillé avec une chip coupante qui attendait les enfants en bas de la glissade !!! Des heures de plaisir. Juste à coté, carré de sable, balançoire, terrain de basket. Tout ça peut vous paraitre insignifiant mais pour ici, c'est comme si on voyait un éléphant rose gambadant dans une rue à Brossard. C'est intriguant et plutôt rare.

jeudi 6 mai 2010

Un tour d'ambulance !!!!




Première dans notre vie: une ride d'ambulance gratos. Pas d'inquiétudes, il ne s'agissait pas d'une urgence. Tout le monde est Ok. Pas de balle dans l'abdomen d'Annik, pas de coup de baton à la tête d'Emma, pas d'hémorragie interne pour François, pas de mort subite pour Naomi, seulement un petit vaccin pour la Typhoide à Théo à la clinique CIWEC de Kathmandu. Alors pourquoi cette promenade ? 

Explication: On nous avait dit que de se rendre à pied à cette clinique prendrait 20 minutes. Après avoir marché 1h30 avec les petits amis (oui, 5 X ce que nous avait dit Rajendra), nous sommes arrivés à la clinique fatigués et affamés. Évidemment, il était 12h30. La clinique n'ouvrait pas avant 13h00. Ceux qui nous connaissent savent comment nous sommes agréables lorsque nous avons faim...

Je pars en éclaireur, tel un chasseur à la recherche d'une proie dans le quartier. Tous les magasins sont fermés, sauf cette dame qui vend des cigarettes à l'unité et des petits paquets de biscuits secs. 

- AAAAH ! J'ai faim. J'en veux trois. (en anglais SVP)
- MMMhh, no change sir. 
- Fuck, pas de change pour un 10 $?%! (je me suis dit) 

Je suis revenu bredouille. L'après-midi s'annonçait longue et ardue.

Bon en tout cas, au moins, on nous a passé à 13h15 devant la file des touristes qui attendaient pour d'autres types de soin, j'imagine. 30 $ USD, un petit pleur et deux nectar à la mangue plus tard, on s'apprêtait à remarcher une heure et demi lorsque cette française (alias moumoute noire) nous aborde pour nous demander si nous voulions un lift de retour en ambulance. Quoi ?? Mais bien sur !

Elle demeurait trop loin et aucun taxi n'était en service dans la capitale à cause de la bandah. Ils ont fait un petit détour pour nous. On se rappellera longtemps de ce petit tour fort sympathique en ambulance.


mercredi 5 mai 2010

Flore urbaine


Pendant ce temps... Nous explorons notre cour intérieure. Durant cette expédition,  vous voyagerez visuellement dans le petit jardin botanique de la maison! Plusieurs plantes nous sont inconnues et bien d'autres le sont. 

Nom inconnu mais jolie fleurs provenant d'un arbre gigantesque derrière la maison.

Le jardin d'à côté où les plants de maïs ornent la parcelle. 

La jardin du gardien: maïs, fèves qui ressemblent à du soya, courges, coriandre et poivrons.

Des rosiers


Ça aussi, c'est beau


 Des oeillets d'inde 

Un poinsettias


Un arbre de poinsettias!


Un oranger


Un glaïeul


Des abeilles qui butinent sur les immortelles

Un GRAND hibiscus


D'autres plantes qui poussent au Québec:







Il y a même des Saint-Joseph!

Emma dans l'espace tropicale

Cette prise de vue est typique de Kathmandu, chaque maison possède un alignement de pots de fleurs

Emma qui me dit: maman je vais ramasser les cochonneries!


Finalement notre incinérateur tout près du jardin du gardien! Oui, malheureusement, le gardien brûle les poubelles, chose courante en ville et en campagne.



mardi 4 mai 2010

Bonne fête Théo


Aujourd'hui, c'est la fête à Théo. Ses deux ans nous ont donné une bonne raison de commander ce MERVEILLEUX gâteau de fête à la "European Bakery" à 4 minutes de chez nous. Véritable institution dans le quartier de Baluwatar, cette boulangerie/patisserie est une oasis de désirs cochons dans un désert de curry et de Dahl Baat.

Commandé la veille, ce gâteau nous a fait vibré le palais et activer nos milles et une papilles gustatives. Non, sérieux, c'était exquis. Pour seulement 8 $ CAD. 



On pu célébrer ces petits moments en famille. Théo s'est vraiment laché "loose". Il s'est gavé pas à peu près.

Troisième jour de bandah (grève). Une chance qu'on avait commandé le gâteau la veille. Ce soir, à 18h20, c'était la cohue à la boulangerie. La grève nationale se poursuit mais les maoistes ont permis aux commerçants d'ouvrir leurs portes entre 18h et 20h. Les gens en profitent donc pour se ruer vers les magasins pour faire le plein. D'autant plus que les pour-parlers entres les maoistes et les deux autres grands partis ne semblent mener nulle part. 

Plus personne n'ose se prononcer sur la durée de la grève. C'est fascinant de voir comment TOUT le monde obéit aux diktat des maoistes. Aujourd'hui, nous sommes allés prendre une belle marche. Un des seul avantage pour nous: aucun véhicule, seulement une ambulance, un jeep de l'armée et une mini-van avec un gros écriteau "PRESS".

Le prix des fruits et les légumes augmentent à chaque jour dans la rue. Les tablettes se vident de plus en plus à chaque jour car aucun transport de vivre ne peut être acheminé vers la capitale. Le Kathmandu Post estime que les inventaires présents sur les étals le 1er mai pourront seulement fournir la ville de Kathmandu pour 10-12 jours. Les producteurs de légumes à l'extérieur de Kathmandu voient leurs stocks pourrir. 

Les dizaines de milliers de sympatisants maoistes venus de la campagne sont hébergés dans des camps de fortune un peu partout dans la ville. Le journal parlait d'une épidémie de diarrhée qui a débuté dans leurs rangs. Conditions hygiéniques et eau souillée obligent plusieurs à prendre la route du retour vers de la campagne.

Maintenant, c'est certain, on ne part pas pour Surkhet demain. C'est la politique qui va décider. En espérant que la situation demeure aussi pacifique qu'elle l'a été jusqu'à maintenant. En attendant, on profite des rues désertes. Imaginez-vous une ville de 1,5 millions d'habitants hyper-polluée sans auto du jour au lendemain. Les écolos en nous sont biens contents. Les montagnes qui entourent la vallée nous ont jamais aussi paru si vertes et limpides depuis que nous sommes arrivés.

samedi 1 mai 2010

Une marche, sans plus

Des nouvelles fraiches ! Un petit mot rassurant pour vous dire qu'on ne relate aucun incident majeur pour la grande mobilisation. Rien comme on peut voir en Thailande actuellement. 

Les rues sont désertes depuis ce matin. Ça fait du bien. On a même vu des enfants jouer dans la rue. Unbelievable !


Nous sommes restés dans notre compound toute la journée. Le seul écho concret que nous en avons eu fut ce défilé long d'une demi-heure dans notre rue. Nous avons pu y assister à partir de notre toit. Endroit à partir duquel cette photo a été prise. Il y a avait des cris de ralliement mais la bonne humeur et l'organisation semblaient assez présentes (voir les deux colonnes de queue-leu-leu). Aucun signe de violence. Les commerçants sont tout de même fermés, de peur de se voir dans l'obligation de faire un don "volontaire" à la campagne de levée de fonds des maoistes.

On se tient au courant par les médias locaux, internet et journaux. Vous pouvez cliquer sur ce lien pour d'autres photos de cette fête du travail pendant laquelle 150 000 sympathisants maoistes ont défilé dans les rues de Kathmandu. 18 points de ralliement pour ensuite serpenter 18 circuits planifiés.

Le premier ministre a fait son discours à la nation à 18h00. Il ne démissionnera pas. Il a l'appui de l'armée et des autres partis. Les Maoistes ont confirmé qu'une grève nationale illimitée débutera dès demain.

À bientot !