mardi 31 août 2010

Il pleut, il pleut bergère


Que faire lorsqu'il pleut sans cesse ?


Se prendre en photo



Poser avec sa petite soeur



Recevoir des amis pour célébrer sa fête


Aller jouer au parc lorsque la pluie cesse



Grimper dans un arbre



Rentrer en dedans quand la pluie recommence.




Se pratiquer à danser pour le prochain festival ou pour la prochaine invitation.


S'aimer



S'amuser


Se baigner

Photo trouvée sur le net. Les notres viendront éventuellement !
Annuler des trips déjà planifiés à cause de la pluie. Damn it !

Vivement la fin du monsoon pour casser la routine et rejoindre l'Himalaya sans nos averses quotidiennes.

lundi 30 août 2010

Lukla, Nepal: THE most extreme airport in the world



Après mure réflexion, on a décidé de publier ce super reportarge du History Channel. Lukla est l'aéroport qui permet d'accéder à la région de l'Everest. Pour ceux qui connaissent Émilie, dites-lui qu'Alice ne peut regarder la vidéo seule, sans explication du genre...

- On ne va pas y aller ... tout de suite, chérie.C'est dans cette région que nous prévoyons PEUT-ÊTRE, peut-être pas du tout aller en mars prochain. En fait, on est de moins en moins certain... Penses plus à Emma qu'à ces avions !

À nos mamans: Rien de rassurant, je sais, mais sachez au moins que nous ne commençons pas par cet aéroport. Même si la température y serait davantage favorable en mars, les probabilités que nous y allions viennent de descendre en bas de 5 %.

Une fin tragique

Justement, tant qu'à être dans le sujet, je n'osais pas en parler mais je n'ai plus vraiment le choix. Le bruit s'est rendu jusqu'au Québec. La semaine dernière, un avion Dornier s'est écrasé précisement dans cette région du Népal, tuant à son bord 14 personnes dont 6 étrangers qui se dirigeaient vers le camp de base du Mont Everest. N'ayez crainte, ce n'est pas à cause des caractéristiques de l'aéoroport de Lukla cette fois. Ça aurait surtout été causé par un pilote téméraire bravant des conditions météorologiques qui avaient fait annulé 8 jours consécutifs de vols.



Apparemment, les génératrices de l'avion étaient défectueuses. À ce que les médias rapportent, les pilotes reçoivent également d'intenses pressions de la part des clients qui sont ici pour une courte période et qui veulent absolument se rendre à destination selon leur propre calendrier, peu importe les conditions.

Voici un lien sur l'article de la BBC concernant l'évènement tragique.

Évidemment, c'est la consternation totale ici. Plusieurs voix s'élèvent contre les autorités civiles de l'aviation népalaises qui n'exercent pas suffisament de controle auprès des dizaines de compagnies aériennes qui prolifèrent dans le pays.

Prudence est de mise. Le risque est partout, même quand nous traversons la rue ou que nous conduisons sur l'autoroute au Québec !

Nous suivons l'évolution de la situation aérienne dans le pays et ne prendrons aucun risque si la météo n'est pas favorable.

Justement, en fin de semaine, nous nous dirigeons vers Jumla, SI LA TEMPÉRATURE le permet, of course.

vendredi 27 août 2010

Histoire de pêche



Il y a quelques temps, je discutais avec un autre collègue du CECI. Nous nous sommes raconté cette histoire de pêche :

Il était une fois Jonas, un jeune pêcheur qui naviguait dans sa mer natale depuis quelques années. Il avait entendu dire que de l'autre côté de la planète, la profondeur des océans regorgeait de poissons diversifiés ayant des caractéristiques qui lui étaient jusqu'ici inconnues. Cependant, les rumeurs racontaient que les pêcheurs locaux avaient de la difficulté à appater leurs prises. Les cannes à pêche de bas-fonds y étaient rares. 

Quelques semaines plus tard, il arriva à destination avec son bateau, sa canne et son bac à poisson vide. Dès son arrivée, les pêcheurs locaux furent déçus. Jonas n'avait pas amené de poisson. Il n'avait pas amené d'appat, seulement lui-même, ses expériences et sa bonne volonté. 

Malgré cela, les pêcheurs locaux ne manifèstèrent jamais leur mécontentement. Ce n'était pas dans leurs habitudes. Ils étaient tout de même ravis d'accueillir un voyageur et ils le démontraient dans leurs propres coutumes. Du moins, Jonas leur apporterait prestige, crédibilité et fierté aux yeux de la communauté

Quant à lui, il était tout simplement bien heureux d'être enfin arrivé.

Comme les vieux pêcheurs lui avaient enseigné, Jonas ne voulait pas leur donner de poissons. Il voulait plutot leur montrer comment pêcher. Les pêcheurs locaux, heureux de leur style de vie, ne démontraient pas beaucoup d'intérêt à améliorer leurs techniques de pêche. Selon eux, les poissons de surface chétifs à proximité de la berge leur procuraient satisfaction. 

Perplexe, Jonas continua à garder le moral en essayant de les comprendre malgré le fossé de la langue. Tant qu'à être sur place, il confectionna une canne à pêche en guise de leg car son séjour en ce lieu lointain aurait une durée limitée. Jonas était tellement heureux de leur laisser cet outil qui allait leur permettre d'accéder à de nouveaux bancs de poissons abondants. 

Un jour, il parti pêcher au large. Il voulait y amener quelques pêcheurs locaux mais la foule n'était pas au rendez-vous. Il ne voulait pas les forcer. Après tout, ils étaient tous très occupés.  Quelques-uns se joignèrent à l'excursion. Le comble: la canne à pêche qu'il avait conçu pour eux était restée au port. 

Ce geste le frustra. Le temps était venu pour lui de quitter cette contrée sympathique. Les adieux furent pénibles. Il avait appris beaucoup dans cette culture qui était si différente. 


Poissons diversifiés aux caractéristiques inconnus par Jonas.

Quelques mois après son départ, les pêcheurs épuisèrent le petit banc de poisson à quelques centaines de mètres de la berge. Ils se rappellèrent que Jonas avaient laissé cette canne à pêche qui allait leur permettre d'accéder à l'autre banc de poisson en eaux profondes. Elle était bien rangée dans le fond d'une cabane mais la poussière l'avait complètement ensevelie. Ils partirent vers l'endroit ou Jonas avait amené quelques pêcheurs au large avec lui. Ils essayèrent la canne à pêche de Jonas puis firent quelques modifications pour l'ajuster à leur gout.

De retour à la plage, les pêcheurs étaient enchantés. C'était leur meilleure journée de pêche depuis des années. À ce moment, ils se rappelèrent de la raison pourquoi Jonas était venu les voir.

jeudi 26 août 2010

Occidental VS Oriental

Récemment, j'ai reçu un courriel d'un collègue du CECI. Je l'ai trouvé tellement représentatif des différences culturelles que nous retrouvons au Népal que je vous en partage le concept.

Les images ont été conçues par l'artiste chinoise Liu Young. Elle a étudié en Allemagne.

bleu = l'ouest 
rouge = l'est 

Donner son opinion




Style de vie



Ponctualité


Contacts


Mauvaise humeur


File d'attente


Dimanche dans les rues


Party


Au restaurant


Voyager


Gérer un problème


Trois repas par jour


Transport


Personnes agées au quotidien


Attitude et température


Le Boss


vendredi 20 août 2010

Au revoir Bella.


Crédit photo:Simon Rancourt

Ce 18 août dernier, Bella nous a quitté. Elle est morte. Après 10 années de vie commune, elle est décédée dans son sommeil, sans donner de signaux d'alarme. Elle est partie paisiblement. La photo de droite la montre au repos quelques heures après son dernier soupir.

Ceux et celles qui avez côtoyé Bella, notre "Grosse Toutoune" comme on aimait la surnommer, vous savez à quel point elle était attachante et très sympathique avec quiconque. Cette chienne n'aurait pas fait mal à une mouche. 

Bella (à gauche) et Bouba (à droite) dans les montagnes rocheuses du BC avec Annik et François il y a quelques années déjà. Crédit-photo:Simon Rancourt

Voici quelques bribes de son parcours:

- Née le 11 février 2000, à Smithers, en Colombie Britannique. Fille de Labrador et de Berger des Pyrénées,  elle provenait d'une famille nombreuse. Acquise pour la fête d'Annik comme 2e chien (Bouba, son frère fût le premier 1 an auparavant). Nous n'avons pas pu résister à ce 2e petit ours polaire lors de notre 2e visite à cette ferme d'autruche. Les mêmes parents venaient d'avoir une autre portée.

- Elle a passé 4 étés en Colombie Britannique soit à observer Annik et François planter des arbres ou à regarder les mets qu'Annik préparait pour les planteurs d'arbres. Cette dernière était futée lorsque les ours arrivaient; elle japait sans bouger!

- Bella a aussi habité 2 années à Halifax en Nouvelle Écosse à renifler les airs marins et salins pendant les études de François.

- Enfin, c'est à Wotton, en Estrie, en campagne dans notre rang 2 qu'elle s'est posée pour ses 4 dernières années.

Elle a vu grandir les enfants qui s'y sont attachés autant que nous. Nous avions les larmes aux yeux lorsque nous avons appris la triste nouvelle. Nous nous consolons, il nous reste un autre rejeton canin de 11 ans: Bouba ! En espérant qu'il soit toujours parmi nous à notre retour au pays.

Au revoir Bella!

Lors d'un trek dans les rocheuses en Alberta. Crédit photo: Simon Rancourt

mercredi 18 août 2010

Conseils médicaux pour trekking avec de (très) jeunes enfants


Actuellement, nous sommes en pleine investigation pour en savoir davantage sur les risques potentiels reliés à la randonnée en haute altitude avec de jeunes enfants. Voici la requête que j'ai envoyé à deux cliniques spécialisées en soins de haute montagne basées à Kathmandu.

Hi,

My name is François Rancourt. I am canadian volonteer for CECI living off in Surkhet for a year with my whole family. I have been to your clinic a few times. I need an advice concerning treks that we intend on doing in the Annapurna region next sept-oct 2010.

We have three kids: 4 years old, 2 years old and 6 months old. We are aware of the Acute Moutain Sickness potential risks but we are not quite certain for youngsters of that age. We have been doing tekking trips in western nepal but not higher than 3000 m thus far. We are pretty fit but the two youngest have been carried most of the time.

We will have porters. We are hesitating between the circuit trek part I, part II and the ABC.  We have 25 days total. We know that the part I is medium-difficult and that Thorong la Pass is above 5000m .

From a medical point of view, what would you suggest ?

Thank you.

François Rancourt

LONELY PLANET THORN TREE


Au cours de mes recherches, j'ai aussi découvert un forum super interessant pour tout voyageur à la recherche de conseils ou d'expériences vécues. C'est le forum du Lonely Planet. C'est une plateforme d'échange d'infos en or. Le site est excellent. Il se divise en plein de sujets et sous-catégories. Très utile


J'y ai publié une nouvelle section pour savoir si d'autres familles avaient connu l'expérience de trekker avec des enfants dans la région de l'Annapurna. Si vous cliquez sur le lien, vous pourrez trouver la réponse du Nepal International Clinic et du CIWEC, les deux cliniques réputées en questions. J'ai publié leur réponse sous la rubrique suivante:


Trekking with three kids in the Annapurna region, Nepal.


Considérant que ce blog restera en ligne encore longtemps, je me suis dis que ce serait pertinent de partager cette information ici. Qui sait, ça pourrait être utile pour une autre famille ayant des intentions similaires, un moment donné. Pourquoi pas VOUS !?

mardi 17 août 2010

La rentrée des classes


Emma juste avant d'entrer à l'école pour sa première journée
Mercredi dernier Emma débutait son tout premier jour d’école. Elle débutait sa première année. Hey oui, un peu contradictoire me direz-vous ? La première année à 4 ½ ans et à notre retour au Québec, elle ira à la maternelle!

Elle commença à l’école INF, en anglais avec le programme pédagogique de l'Angleterre. L’enseignante qui se nomme Sara vient de là. Elle possède cet accent très prononcé des british. Elle enseigne à 8 élèves âgés de 4 à 8 ans.

Les petits sont des enfants ayant des parents qui travaillent à Surkhet, certains sont d’Autriche, d’autre américains, d’autre d’une famille canadienne-népalaiae. Bref, un petit monde interculturel.




L’école possède 4 classes et une cour ou les enfants peuvent s’amuser tous les matins puisque par la suite, il fait trop chaud! 


Une chambre de jeux, un coin de lecture avec des tonnes de livres, une cuisine et une classe, un petit paradis pour apprendre


Jusqu’à ce jour, Emma s’y plait, elle adore les jeux, les livres et surtout le fait d’avoir des amis. Elle est curieuse et apprend au quotidien de nouveaux mots en anglais. Le vendredi soir, elle s’est mise à pleurer puisque je lui annonçais que les samedis et dimanches, elle n’avait pas d’école.





Voici Sara, la professeure
Dans un prochain blog, j’afficherai des photos de la garderie où je fais du bénévolat, le tout n’a rien de comparable avec cette école bien meublée. Je tenterai de faire certaines comparaisons.

dimanche 15 août 2010

Premier trek en famille, premier banc d'essai réussi



C'est un départ 

Ça fait longtemps qu'on l'attendait celle-là. Notre premier vrai trek en famille s'est soldé par un succès... avec plusieurs améliorations en vue pour les prochains. Depuis que nous nous sommes posés à Surkhet, les montagnes qui nous entourent ne cessaient de nous murmurer à l'oreille de venir les sillonner. En fait, selon la langue népalaise, nous devrions dire collines ou ''dada'', car les vrais montagnes, on les appellent ''Himal''. Himal, ces montagnes légendaires et glaciers majestueux qui trônent au-dessus des nuages. Pour vous donner un idée, notre colline (mont) Orford, en Estrie, s'élève à 850 m. Les alpes vaudoises atteignent une altitude de 2000-2500 m. Ce premier trek se situait entre 500 et 2600 m.

C'est avec mes collègues d'EDS que ce premier trek allait se dérouler. 

Durée du périple : 3 jours 
Destination finale :Matela
Altitude maximale: 2600 m
Objectif: Effectuer la remise (handover) officielle des infrastructures sanitaires, d'irrigation et d'eau potable construites avec le support d'EDS et Oxfam GB à la communauté de Matela.
Nombre de participants au trek: 11

Les préparatifs

Ce trek en était un de camping presque sauvage. Nous devions donc amené tente, 4 them-a-rest, linge chaud pour tout le monde et des couches en masse. Nous avons d'ailleurs tergiverser longtemps avant de choisir entre les couches jetables ou lavables, sachant que nous aurions à superviser la disposition de ces dernières pour s'assurer qu'elles soient brulées et non jetées dans la rivière. Finalement, sur tout le lot des jetables amenées, nous en avons seulement laissé 4 derrière nous. Nous les avons presque toutes ramenés pour s'assurer de les bruler nous même...

La nourriture nous serait fournie le long du parcours, nous disait nos collègues. Un sac Lowe Alpine 85 L + 1 sac à dos pour transporter Théo + 1 sac de 50 L pour l'eau et grignotines + 1 petit 30 L pour les autres petits trucs + deux gros morceaux de tissus pour trainer Emma et Naomi sur notre dos ou notre ventre.

Le départ était prévu pour dimanche matin 6 hrs. Nous sommes partis à 7h30.

L'itinéraire

Avant de partir, Jagat nous avait fait part de son estimé pour la durée de chaque section. Il estimait la durée totale pour s'y rendre à 3 hrs de pick-up et 6 heures de marche. Le mot estimé était à prendre avec scepticisme, surtout considérant que nous avions trois enfants avec nous.

Première section : Surkhet-Ranimatta: Cette route est celle qui nous amène au-dessus de la vallée de Surkhet. Elle est le lien entre Dailekh, le district voisin et Surkhet. Elle est en gravelle et acceptable. Un premier arrêt à 9h30 pour un petit déjeuner. Ensuite, la route se corse. 

Deuxième section: Ranimatta- Nigalpani-Dharampokhara: Kiran m'annonce que nous nous en allons danser pendant quelques heures. En fait, c'est plutôt les 2 pick-up qui se sont déhanchés pendant tout ce temps. Heureusement, l'équipe a eu la gentillesse de nous laisser les sièges à l'avant pour épargner les enfants.

Ce qui devait prendre 4 heures en a pris 6 à se faire barouetter en fou dans ces deux pick-up 4X4 Mahindra. 6 heures à une vitesse moyenne de 5-10 Km/h. 6 heures à traverser des étangs au travers de la route et à  naviguer à travers des roches immenses. De la bouette jusqu'au bas des portes, beaucoup de bouette, de la bouette à plus finir. Les conducteurs semblaient bien à l'aise avec tout ça. On débarquait souvent lors des passages plus périlleux. Un bref arrêt à Nigalpani pour manger. Nous sommes restés pris qu'une seule fois. 





Troisième section : Déjà 15h30. La randonnée à partir de Dharampokhara jusqu'à Matela commence. Première surprise, nous devons descendre pendant trois heures pour rejoindre ce petit hameau d'une centaine d'habitants. Le dénivelé est assez prononcé.





Tout le long du sentier, nous croisons paysans, fermiers et autres habitants tous incrédules de voir une famille de blancs débarqués dans ce coin de pays reclus, loin de tout mouvement de touristes. L'agriculture à flanc de montagne y est impressionnante. Dans ces contrées isolées du reste du monde, le transport se fait à pied. L'autosuffisance est la règle d'or. Incroyable de voir toutes ces cultures de mais, de riz, de beans et de ganja qui s'érigent sur chacun des paliers. Des escaliers nourriciers qui ont pris des siècles à se faire sculpter.


Nos genoux commençaient à flancher par eux-même lorsque nous avons aperçu la petite bourgade qui nous attendait dans cette petite vallée verdoyante située sous les nuages. 

Rizières et rivière nous y attendaient.


Le village de Matela

Matela: magnifique petite vallée paisible. Un havre de pays. Par contre, on y habiterait jamais. Aucune route, pas d'électricité, biens de consommations pratiquement inexistants. La simplicité autartique ! Nous sommes arrivés à 18h45. Ce qui nous laissait 45 minutes pour monter la tente avant la noirceur. Nous n'avions pas encore mangé. Les enfants collaboraient encore malgré cette longue journée. Ouf ! Merci. Notre spot: le bord de la rivière qui allait tenter de nous bercer durant toute la nuit.  


Les infrastructures

EDS accompagne cette communauté dans la construction d'installations sanitaires et de système d'eau potable depuis quelques temps. Résultats après quelques années à travailler avec la communauté: 4 collecteurs de d'eau de source, 5 réservoirs, 14 bassins de décantation, 22 sorties d'eau, 10.2 km de pipeline, 134 latrines, 19 cabanes de douches pour que les femmes puissent se laver en toute intimité, surtout lorsqu'elles sont dans leur règle, nous dit-on. Auparavant, elles étaient généralement rejetées, ne pouvant adéquatement se laver. 




Le retour


Le lendemain matin, les petits se réveillent à 6h00. Ils avaient passé une très belle nuit. Par contre, le marchand de sable n'étaient pas passé avant 2h00 AM pour papa et maman, incapables de dormir pour aucune raison valable. Trop épuisés, j'imagine.

On range la tente et on mange un petit déjeuner; des chapatis sur feu de bois. On propose aux gars de partir avant eux et d'engager trois porteurs pour nous aider à remonter. (3hrs de descente la veille) La montée abrupte, nos muscles endoloris et nos ampoules mures pour éclater nous disaient que ce serait plus sage.

Ensuite, nous assistons à la cérémonie officielle du handover de EDS à la communauté pour qu'elle prenne l'entretien et le maintien des installations en charge. Évènement ayant lieu à "l'hotel de ville." Suite à une brève présentation, nous convenons que c'est le temps de quitter, déjà ! Les présidents de l'assemblée nous demandent de venir à l'avant. Ils s'installent et se trempent le pouce dans une poudre rougeâtre. 4-5 personnes, tour à tour, nous enduisent le front de cet étrange mélange. C'est un bindi, un tika pour les népalais. Celui-ci est plus précisement un Baishnav. Il signifie la joie. C'est en l'honneur du dieu Krishna. Ce geste est une tradition qui souhaite à l'invité, au voyageur, un bon retour.





Le seul hic avec ces tikas, c'est qu'ils ne sont pas conçus à l'épreuve de la sueur. Quand papa et maman pompaient à la remontée, cette poudre est devenue un liquide visqueux glissant le long de nos sourcils.


Et puis notre chère Didi Tulsi. La pauvre. Elle avait été si surprise que nous l'invitions à faire ce trek. Elle qui n'avait jamais mis les pieds dans les montagnes entourant la vallée de Surkhet. Elle qui n'avait jamais visité le peuple des montagnes. Mes collègues étaient hésitants à ce qu'elle se joigne à nous. Selon eux, elle était trop "grosse". Loufoque comme raison !On voulait qu'elle vienne. Suite à des vérifications auprès de sa famille, elle nous rappelle pour nous dire, toute heureuse, qu'elle sera de la partie. 

Le lendemain, elle arrive vêtue d'une magnifique Kurta. Elle l'avait commandée à la hâte la veille. Incapable de la payer tout de suite, elle allait le payer à sa prochaine paie. Elle avait emprunté un collier et des belles boucles d'oreille à sa bonne amie. Pour elle, c'était comme une grande sortie du dimanche. Elle portait des sandales. Nous lui avons offert les chaussures d'Annik mais elle n'en voulait pas, prétextant qu'elle n'en avait jamais porté et qu'elle serait ainsi déséquilibrée.Laissez-moi vous dire qu'au deuxième jour, elle a accepté de les mettre. Nous les avions tout de même amené en cachette.

Une chance qu'elle est venue. Même si elle a trouvé son expérience très difficile, elle s'en souviendra jusqu'à la fin de ses jours. Elle réalise maintenant à quel point elle est heureuse à Surkhet: électricité, nourriture variée, un marché ayant plus que deux magasins (comptoirs), etc. Elle aura été d'un grand réconfort pour Annik qui s'est vu isolée du souper et de la soirée par une séparation tranchée entre les hommes et les femmes dans le village. Notre didi (grande soeur) Tulsi était là pour Annik.


Riz, bananiers et montagnes rocheuses se côtoyaient sous les nuages.



À notre très grande surprise, nous avons mis autant de temps à gravir le sentier qu'à le descendre. Les trois porteurs auront fait TOUTE la différence. Nous avions un rythme soutenu. Pas trop de pauses. Emma était en feu. Elle nous suivait à la même vitesse pour les 2/3 de la remontée, bougonnant lorsqu'on voulait lui donner la main dans les passes plus difficiles. Orgueilleuse, je vous dis. 3 heures pour revenir au sommet. Les porteurs s'échangeaient régulièrement leur chargement inégal. Naomi était principalement transportée par Annik.



Une fois revenu en haut, la petite communauté s'est excitée. Cette vieille dame était bien contente de se faire prendre en photo contrairement à d'autres femmes qui elles, préféraient refuser. Elles avaient peur que leur image atterrisse sur le web ou sur un magazine. Leur esprit serait ainsi immortalisé, en quelque sorte. Des croyances de ce genre.


Cette jeune femme aussi tenait à ce que l'on capture une image d'elle et de son nouveau-né d'un mois. Elle était si fière de poser avec celui-ci devant les étalages de son petit commerce.



Ces jeunes filles et ce petit garçon tout souriant attendaient leur tour. Vous voyez la ceinture autour de la taille du petit gars ? Eh bien, elle révèle sa profession. Il et elles sont des porteurs. Un petit entrepôt les contractait quotidiennement pour amener des dizaines de bouteilles d'huile végétale, des poches de ciment ou de riz de 30-40 kg accrochés avec cette sangle qui tient sur le front. Ceux de 50 kg étant réservés pour les plus grands. Aucune bretelle. Seulement une sangle. Ainsi, ils portaient ces poches aux villages dans les sentiers sinueux de ces montagnes inaccessibles par la route.

Ces quelques roupies du voyage étaient leur gagne-pain; leur participation au salaire familial. Ces temps-ci, ils vont moins souvent à l'école. Ils semblaient toutefois heureux.


Cette vieille dame aussi était particulièrement excitée à l'idée de tenir la petite Naomi dans ses bras. On voit quand même que la santé dentaire n'est pas accessible à tous et toutes dans ces contrées lointaines.


La pose. Les népalais sont fiers. Leur culture est riche et diversifiée. Chaque groupe ethniques a ses propres caractéristiques. Les ornements que ces femmes colorées portent au nez sont particulièrement fréquents et visibles chez les femmes des communautés montagnardes. 



Le soleil s'est pointé au-dessus des nuages. Ici, nous voyons le hameau de Dharampohkara.





Les immenses boules blanches que vous apercevez à gauche sont des réservoirs d'eau potable. Les finlandais en ont installé des centaines tout le long de cette crête montagneuse. Les habitants devaient s'approvisionner dans un ruisseau plusieurs centaines de mètres plus bas faute d'avoir une source d'eau en altitude. Ils, ou plutôt, elles devaient marcher des heures chaque jour pour pouvoir s'abreuver. 

Un système fort simple: le petit toit de tôle recueille l'eau de pluie. Une gouttière l'achemine vers le réservoir. Cependant, un Y permet de rediriger l'eau sale des 15 premières minutes de l'averse sur le sol. Ensuite, une valve actionnée à la main redirige l'eau vers les réservoirs.




Nous avons vu beaucoup de panneaux solaires et de toits végétal. Celui-ci commençait à être légèrement surchargé...


La route du retour a été ponctuée de quelques pépins. Nous avons du retirer un arbre qui était tombé sur la route le matin même. La nuit tombait. Quelques instants suivant cet effort collectif, un des deux pick-ups tombe en panne. Nous devrons coucher dans une ... classe de l'école primaire du village où nous nous trouvions à ce moment. Contrairement à la nuit précédente, le sommeil fut profond dès nous nous sommes étendus jusqu'aux petites heures du matin.


Le lendemain matin, nous étions toujours dans les nuages. Un petit thé pour nous revigorer et nous étions reparti pour un autre 6 heures de route. Sur le long du chemin, les collègues ont fait le plein de légumes directement achetés auprès des producteurs locaux à deux fois moins cher que sur le marché de Surkhet.

À Ranimatta, un bus dont la transmission était complètement bloqué nous a barré la route pendant plusieurs heures jusqu'à temps que les chauffeurs décident de les contourner à quelques millimètres près.

Lorsque nous sommes arrivés à la maison, nous nous sommes tous rués vers la douche. Le lendemain matin, Théo a dormi jusqu'a 9h00 AM. Phénoménal ! Un record en terre népalaise qui témoignait de son épuisement. 

Ce premier trek était un premier test. Les mois de septembre et octobre s'en viennent. La meilleure saison de l'année pour les treks. Nous sommes actuellement en pleine période de planification pour déterminer les différentes expéditions que nous allons faire. La randonnée en famille nécessite beaucoup de préparations. Ce banc d'essai permettra de corriger le tir pour les prochains. Somme toute, c'est une réussite ! Ça promet.