mercredi 25 mai 2011

Le Langtang : l'ascension



Commencer avec cette photo représente bien la première étape de notre périple vers la région du Langtang. Vous devniez pourquoi ? Le Langtang est notre dernière destination pour nous au Népal avant de quitter vers le Canada. Nous avions lu dans le Lonely Planet que cette région était assez populaire car elle se trouvait à "proximité" de la capitale et qu'elle offrait une incursion dans le monde des plus hauts glaciers du monde qu'en 3 jours de marche. C'est vrai que 102 km entre Katmandou et le point de départ de la randonnée peut sembler près. Par contre, nous avons appris qu'au Népal, il est préférable de calculer les distances en heures plutôt qu'en kilomètres. Résultat : 9h00 de route pour 102 km.  

JOUR 1, 24 mars 2011

Nous rencontrons Ekbahadur de nouveau avant de partir. Il avait fait l'Annapurna avec nous comme porteur. Génial de le revoir, les enfants l'aimaient beaucoup. Départ de Katmandou à 7h30 pour un arrivée à 16h17.

9h00 presque sans arrêt. 9h00 à tester nos capacités physiques, à se faire bercer par des courbes à 180 degrés, à supporter des nuages de poussière, à tolérer des falaises plongeantes à quelques centimètres de nos roues, à sentir des madames qui vomissent à répétition autour de nous. 

La fenêtre ci-haut était celle ce Simon. Tellement comique de le voir l'ouvrir et la fermer immédiatement après les régurgis répétitifs à souhait de la madame sur le banc en avant de lui. Ah oui, est-ce que j'ai dit que les vitres mériteraient de se faire laver de temps en temps ?

En plus, nous avons le luxe d'avoir le dernier banc du fond. Si nos autobus jaunes sont des "tape-cul", celui-ci est un "tape-coco" ; lorsque qu'une bosse se pointe, le plafond n'est jamais très loin. Nous rejoignons deux de nos porteurs à Katmandou. Une chance que nous avons tenu notre bout car selon le contrôleur de tickets, nous avons seulement 5 bancs au lieu de 6. Peu importe, Ekbahadur et Nirmal s'en vont quand même faire un petit tour sur le toit pour une bonne partie du trajet.


Notre super bus local. Pas de poules dans les allées celui-ci.


Enfin arrivé à destination. Les enfants ont quand même très bien collaboré. Plusieurs dodos et aucune crise, ça part bien. C'est plutôt le papa qui a eu une petite épisode critique de "motion sickness". 


Nous arrivons donc à Syabrubesi, petit village sympathique campé dans le fond d'une vallée. La majorité des immeubles du village sont des Guest House qui accueillent les randonneurs qui se rendent jusqu'à cette destination finale. Finale pour les véhicules; la route s'arrête ici. Le kaléidoscope des drapeaux nous rappelle que nous sommes en territoire bouddhiste. Notre choix de premier toit s'arrête sur le petit "Yala Peak Guest House".

JOUR 2

Nous revenons rapidement à la routine efficace de notre dernier trek dans l'Annapurna. Le levé se fait à 6h00. À 6h30, nous sommes déjà prêts. Le déjeuner est seulement servi à 7h15. Nous partons à 7h38. On s'alignait une grosse journée d'une durée de 7-8h pour essayer de se rendre à Lama Hotel (2970 m). Finalement, c'est à Upper Remche, au Moon Light Guest house, que notre day trip se termine à 16h00. Nous suivons les conseils d'un français qui nous dit de profiter du soleil. Il est absent sur le versant de Lama Hotel. On se sent en forme malgré tout. Pas trop dépaysés culturellement car nous rencontrons un groupe de québécois qui arrive d'en haut.

Simon s'est finalement engagé un porteur, Singné, du Langtang Valley View à Dunche. Notre troisième porteur, Rohit, venait également de cette petite agence.


Naomi se met à l'aise lors des pauses. Elle se dégourdit et pique une jasette avec mesdames les poules.


L'ascension vers les glaciers du Langtang se fait en longeant une vallée étroite. Nous sillonnons donc la Bhote Khola toute la journée. Ces paysages nous rappellent les portes du sanctuaire de l'Annapurna. 

JOUR 3

On quitte Upper Remche (2470 m) à 8h30 pour arriver à Ghora Tabela (2970 m) vers 13h00. Belle journée progressive, les premiers glaciers se dévoilent devant nous. 






Nos premiers yaks de l'expédition. Nous en reverrons plusieurs tout le long du trajet. 


Nous passons la nuit à l'Hotel Tibetan. Un horaire que nous tenterons de maintenir tout le long du trek pour que les enfants se reposent l'après-midi. Ainsi, nous évitons de jouer avec les risques liés à une ascension trop rapide qui pourraient provoquer le mal de l'altitude. 

Le soir venu, Nirmal le porteur désigné de Théo commence à chanter des chansons traditionnelles népalaises autour du poêle à bois. Le froid commence à se faire ressentir. Nous entendons des rumeurs de neige en haute altitude. Théo fait son show, il commence à danser en plein milieu de la place, autour du poêle qui rayonne d'une chaleur réconfortante. Contrairement à l'Annapurna, la combustion de bois est permis à l'intérieur du périmètre du parc.


Emma nous semble plus mature que notre long trek dans l'Annapurna. Elle marche davantage. Elle est plus raisonnable. Ce changement nous aide grandement.

JOUR 4

Les charges sont les mêmes que dans l'Annapurna : François porte Emma 50 % du temps. Annik porte Naomi 100 %. Ekbahadur porte nos bagages (20kg) et Rohit aussi (20kg). Nous quittons Ghora Tabela à 8h15. 


Nous dépassons les 3000 m et nous changeons d'environnement. La jungle et les forêts millénaires du parc national cèdent la place à la toundra et au roc. La température se rafraîchit et le pas ralentit. 


Nous arrivons au village de Langtang juste à temps. Nous nous installons au Peaceful Guest House et il commence à neiger. Les enfants s'en vont faire un petit dodo avec maman. En prime, il y a une douche chaude. Hiha !Nous rencontrons des danois que nous avions croisé au départ. Ils ont décidé de rester une journée de plus à Langtang car ils éprouvent des maux liés à l'altitude. 


Après le dodo, les enfants viennent se réchauffer un peu dans la salle à manger chauffée au bois. Nous décidons ensuite d'aller prendre une petite marche pour aller visiter la boulangerie coopérative du village. Wow, nous nous payons une baguette avec fromage de yak du coin. Délicieux, meilleur snack depuis un méchant bout !

JOUR 5

Nous quittons le village de Langtang vers 8h15. À la sortie du village, nous croisons ce vieux sage aux abords des murs de "mani", ces roches disposées en rangée il y a déjà des centaines d'années sur lesquelles des prières tibétaines y sont inscrites, sculptées.


Simon prend quelques portraits. Le monsieur ne cesse de marmonner des "OM", "om" en faisant tourner sa roue de prières simultanément.  Après quelques clichés, il demande à Simon s'il ne voudrait pas lui acheter quelques babioles pour qu'il puisse s'acheter, à son tour, une nouvelle paire de soulier. Annik achète le pendantif qu'il porte au cou pour un gros 400 roupies ! 


La famille à la sortie du village nommé Langtang. 


L'ascension se poursuit. La neige de la veille est encore au sol. 


Tout d'un coup, nous arrivons dans la zone du village de Mundu et nous apercevons ces toles de métal éparpillées un peu partout, par dessus la neige. Il ne s'agissait pas de ruines. Nous devinons qu'il s'est passé quelque chose de grave la veille. 


En fait, les quelques habitations de ce village sont complètement dévastées. La tempête de la veille a eu des conséquences importantes : des maisons partiellement détruites, des murs affaissés et des toits arrachés. Nous apprenons que 3 personnes ont péri. Deux enfants sont morts sous l'abdomen de leur père qui tentait de les sauver, de les protéger en agissant comme bouclier humain sous les débris. Il y a également laissé sa peau. Ils sont tous morts écrasés par des pierres, laissant ainsi la veuve qui devra s'occuper des 6 autres enfants rescapés. D'autres blessés avaient été percutés par des roches reçues au ventre ou à la tête. 


Le désastre a également frappé au village de Sindum. On se sent inutile, on ne fait pas trop quoi faire. Plusieurs randonneurs s'arrêtent, perplexes, désolés. Plusieurs donnent un coup de main pour ranger et classer les débris et matériaux gisant sur le ruines. Une catastrophe qui est à 100 milles lieux de recevoir de l'aide du gouvernement népalais. Encore moins de l'armée.


Avec le temps qui avance, les enfants et la météo imprévisibles, le respect des locaux qui sont sous le choc et en deuil, la consultation de nos amis les porteurs, nous délibérons et décidons collectivement d'une action ultérieure. À notre retour, dans quelques jours, nous poserons un geste  : des dons en argent. 


La neige reste désormais au sol malgré le soleil. Ça n'a pas l'air de déranger ces yaks. 


Nous nous rapprochons de la destination finale. Annik assouvi son besoin de sucre régulièrement pour combattre son épuisement et sa fatigue. Nous sommes tous un peu plus essoufflés et épuisés mais les paysages nous font carburer.



Ça y est ! Nous y arrivons. 


Une dernière petite pause-santé avec tonton Simon et Nirmal.


La vue à partir de ce teahouse est une raison aussi valable pour prendre une pause. 


Les vestiges tibétains qui nous accueillent en terrain mythique.


Simon sur un cap qui en dit long.



Nous arrivons au dernier village de la vallée, Kyanjin Gompa perché à 3860 m. WOW ! Incroyable. À couper le souffle. Nous sommes entourés à 360 degrés par le glacier Langtang Lirung, le Kimshung (6781 m) le Yansa Tsenji (6575 m) et plusieurs autres sommets. Il est 12h15. Le soleil est encore omniprésent mais comme à chaque jour depuis notre départ, les nuages viennent le cacher vers 14h et les précipitations débutent. Scénario qui se répétera jusqu'à la fin du trek. 

On visite quelques guest house mais nous optons pour le plus populaire, le plus propre avec douche chaude et toilette occidentale : un autre Yala Peak guest House. D'autant plus que nous allions y demeurer quelques jours pour faire des "day trip", se reposer et s'acclimater. Ils nous font un spécial familial : les chambres gratuites. Bon choix : bonne bouffe, salle à manger rustique et chaleureuse avec du staff qui parle anglais. 

Il neige encore pas mal en après-midi. Demain, nous voulons partir tôt pour aller vers le Kyanjin viewpoint à 4600 m en compagnie des porteurs tout en laissant notre matériel au gîte. Paraîtrait-il que l'aller-retour prend environ 4hrs. 


Les préliminaires n'ont pas été trop longs. Notre ascension est sur le point de se conclure par un nouveau sommet pour la famille. La neige cesse. Le ciel s'ouvre. Il nous laisse rêver aux vues imprenables que nous aurons demain. Le climax sera-t-il atteint ? À suivre

mardi 24 mai 2011

Goodbye Surkhet


Aurevoir Surkhet, Aurevoir Népal, à bientôt...

Dans quelques années peut-être?

Il y a maintenant près de 2 mois que nous avons quitté le Népal. Nous voulons donc mettre quelques portraits de nos derniers moments intenses vécus lors de notre départ. Voici en rafale ces souvenirs. 

Avis: Ce message avait été publié mais par malheur il a été supprimé, voici sa 2e version.




L'école d'Emma et tous les élèves, Théo s'était joint au groupe pour la photo seulement.


Le pique-nique organisé par EDS. Nous sommes sortis pour la première et dernière fois avec certains membres de l'équipe et certains membres du CA. La particularité des pique-nique népalais réside dans le fait qu'il n'y ait rien de préparé. On mange la même chose qu'à la maison. Du riz, des légumes et du poulet au lieu des lentilles... 


Kiran, le grand chef, s’apprêtant à couper la viande avec rien de moins qu'une"hachi". Petite hachette qui a de multiples fonctions comme couper le gazon ou les branches aussi bien que la viande.



Une fois la viande coupée, il y a certaines parties moins intéressantes que d'autres qui garnissent les plats, mais ne doutez pas un instant qu'elles se gaspilleront...



François tient la tête de poule qui sera dégustée plus tard par un de ses collègues



Des champignons forestiers sauvages, locaux et frais du jour au menu!



Kiran qui danse et dansera toute la journée



L'autre Kiran, son fils, Naomi et Théo



Ils ont du plaisir. Kiran était un bout en train et les enfants l'aimaient bien.


Beau tracteur décoré de la fleur nationale, le rhododendron. Un tracteur de fille!



On se croirait à un baptême. Si ça aurait été le cas, on vous aurait sûrement invités...
Non sans blague, c'était notre aurevoir formel, avec le mot du président et du directeur...


Photo de groupe, avez-vous remarqué la séparation des genres qui se fait tout naturellement



Les femmes du bureau à François. Beaux tikas, en bonus pour les meilleures, on en reçoit sur les joues!


François et Simon frérot, vous l'avez eu votre Khalo Topi (chapeau népalais)!


Souper avec Kiran, Jagat dans un nouveau restaurant qui venait d'ouvrir ses terrasses! Une première pour Surkhet.


La photo d'aurevoir, même modèle que le départ du Québec! Angoisse et tristesse sont ressenties.



La photo de gars! Remarquez, le monsieur assis au milieu, c'est Prakash, notre propriétaire.


Goodbye Libby and Maggie, I had so much fun with you girls! Looking forward to see you soon !




Le véhicule avec quelques bagages en moins...



Un dernier arrêt au "dépanneur" du coin. Un dernier aurevoir à Tamala, la vendeuse de mon magasin préféré et Yogita 


La maison de Tulsi, je lui en souhaite une en ciment dans quelques années.


Chère tulsi didi, grande soeur... comme la traduction l'oblige. Tu étais toujours là quand j'avais des tracas, même si je ne pouvais pas tout te dire ce que je voulais en népalais, on a su se comprendre et devenir des soeurs népalaises...  Tu nous as fait connaître ta culture grâce à ta famille.


Merci  beaucoup Tulsi.
Dherai Danyabaad Tulsi
धेरै दन्यवाद तुलसी



Nos derniers moments intimes avec la famille de Tulsi.


François reçoit un tika d'adieu, ce dernier nous apportera un périple en sécurité. Chacun aura un collier en oeillets d'inde.



Emma reçoit aussi un tika. Emma est triste, elle sait qu'elle ne reverra pas Tulsi pour un bout...



Un tika pour Théo.



Et finalement pour Naomi, personne n'y échappe.


La famille restreinte de Tulsi


La famille élargie de Tulsi


Simon a aussi eu son troisième oeil!


Sur la route on aperçoit des gamins qui célèbrent Holi, la fête des couleurs. Les gens se lancent de l'eau colorée et se maquille le visage. Tout le monde a du plaisir.



Simon est content

File:A Holi Festival - Krishna Radha and Gopis.jpg
Lord Krishna playing Holi with Radha and other Gopis




Goodbye Surkhet