dimanche 20 novembre 2011

De retour dans nos vieilles pantoufles

Le retour à notre terre natale s'est fait dans la douceur. Un accueil familial chaleureux à l'aéroport, une cuisse BBQ au St-Hubert 1 heure plus tard, un lit douillet déjà fait à la maison. Que demander de plus ? Le confort émotionnel et matériel était au rendez-vous. Tous les sens furent comblés. Presque tous...




L'appel de la cabane à sucre s'est fait sentir. On s'est gavé pas à peu près. Le sens du gouter était comblé à son tour.

Voici le top quatre du palmarès des FAQs que les gens nous posent depuis notre retour:

Est-ce que vous êtes contents d'être revenus ? OUI. Dans notre cas, on peut dire qu'un an comme première expérience familiale a été suffisant. Moins qu'un an aurait été trop court. Pour nous, un an a semblé idéal.

Avez-vous eu un choc de retour ? NON. Nous revenions dans notre maison, retrouvant nos jobs, nos amis, nos autos, l'électricité, l'eau, notre poêle, notre café, nos bonne vieilles pantoufles finalement. Par contre, nous avons quand même pris un bon trois semaines avant de revenir au boulot. Trois semaines pour embrayer de la 1e à la 2, de la 2e à la 3e et ainsi de suite. On sait ce que ça fait passer de la 1e à la 5e... Ça "stall". Reprendre une vitesse de croisière à 120 km/h doit se faire graduellement. 

Y retourneriez-vous ? PEUT-ÊTRE. Dans un contexte de coopération, ce serait peut-être sous certaines conditions différentes. Dans un contexte de trekking, dans une couple d'année certainement ! Peu importe la raison, nous savons que l'appel se fera sentir. Nous y retournerons un jour, ça c'est sur !

Que retenez-vous de votre pays d'accueil et ses habitants ? Les népalais ne s'apparentent pas du tout aux repères interculturels que nous avions acquis dans nos voyages en Amérique centrale ou en Afrique de l'Ouest au fil des dernières années. La chaleur du sang latin et le côté extraverti des africains se traduisent autrement au Népal. Les émotions et la communication y sont beaucoup plus subtiles, enfouies. C'est seulement après 9 mois que nous avons commencé à réellement apprendre sur la culture, les non-dits, les racines anthropologiques expliquant certains comportements. La famille et son clan est la cellule la plus soudée de la société népalaise. Nous sommes tellement privilégiés d'avoir pu en intégrer une à travers Tulsi, notre grande soeur.


Un cliché : Ce voyage nous aura (une fois de plus) permis de réaliser à quel point nous sommes à l'aise. Nos besoins sont comblés. Aux plans spirituel et émotionnel, la société de consommation dans laquelle nous nous replongeons est celle qui crée des besoins qui ne seront jamais comblés. C'est plutôt celle-ci qui est inquiétante. Pourtant, nous en faisant partie.

Je voudrais profiter de ce dernier billet pour VOUS remercier du fond du coeur tout ceux qui nous ont suivis à distance dans cette aventure qui restera gravée à jamais dans nos esprits. Tout particulièrement, notre famille, nos mamans inquiètent, nos papas curieux, nos frères et nos soeurs que nous avons interpellés sur Skype à des heures plutôt atypiques. Ils ont toujours été là pour nous écouter malgré les horaires à 100 milles à l'heure qui caractérisent nos vies ici. 

Un merci bien chaleureux à nos collègues népalais, aux expats que nous avons côtoyé et surtout à notre didi Tulsi qui fut réellement notre grande soeur durant cette période.

Un merci spécial aussi à nos visiteurs qui ont su sortir de leur zone de confort pour venir nous voir dans notre 4 étoiles: 

Steven et Caroline pour leur observations crues du moment dans les endroits les plus excitants du Népal ! 



Émilie et Alice qui sont venus all the way pour la fête à Emma ! 

Anny pour venir se gonfler des ampoules avec nous dans l'Annapurna ! 

Sabrina pour venir sentir le patchouli dans le Nord de l'Inde en notre compagnie !

Et bien sur, Simon, l'autre roux de la famille.

De retour dans nos pantoufles, nous nous surprenons déjà à rêver de nouveaux projets qui risquent de se transformer en de nouvelles aventures plus vite qu'on ne le pense. On vous tiendra au courant ...








mercredi 16 novembre 2011

4410 images en 18 minutes

Un montage hallucinant monté par mon fréro Simon.



Avertissement: ce film peut ne pas convenir à des jeunes neurones fatiguées.

mercredi 12 octobre 2011

Le Langtang: le retour

Déjà plus de 4 mois (lors des premiers mots écrits pour ce billet et maintenant plus 7 mois ! Novembre 2011; procrastination quand tu nous tient!) se sont écoulés depuis cette belle expérience. Saurais-je trouver les mots pour exprimer les émotions et les souvenirs qui s'en sont découlés ? Parce que voyez-vous, l'écriture se fait repousser. Fidèle à moi-même, je vais tenter d'être la plus authentique dans mes propos. Alors voici le récit du retour du Langtang! Cependant, je dois dire que nous avions fait un journal de bord manuscrit grâce auquel on peut se rappeler ces récits d'aventures. 


Jour 6

Ekbahadur et Emma qui posent devant ce gigantesque mur quelques heures après le Kyanjin Gompa. Il faisait froid ce matin là. Emma a marché les 2 premières heures et nous ne cessons de répéter que nous devons aller au rythme de chacun, même s'il fait froid et même si Emma fait de petits pas. Et même si elle ramasse des cailloux sur sa route de pèlerin.


Ces pierres ont été sculptées il y a de cela quelques centaines d'années. Ces"maniwalls" ont été gravés en tibétain. Ces passages doivent être marchés dans le sens des aiguilles d'une horloge. On devait toujours passer à gauche, même les enfants avaient fini par comprendre...


On revenait vers Mundu et Sindum, les 2 villages dévastés. On demande ce que l'on peut faire et quelle famille a le plus de besoins. Des gens qui reconstruisaient leurs abris nous disent d'emblée: "la femme qui a perdu son mari, elle est seule et a 2 enfants. Les gens nous disent elle n'est pas "clever". Nous tendons 2 billets de 1000 ruppees. Nous savons que c'est peu mais Ke garnu? C'est triste parce nous savons que ces gens seront seuls et sans aide outre les trekkers qui passent.

On arrive un peu plus loin au poste d'armée, on montre nos permis de trekker. Ensuite, je pose des questions. Êtes-vous au courant du désastre? Oui me répondent-ils. L'avez-vous dit à votre supérieur à Katmandou? Oui? Que va t'il faire, qu'est-ce que l'armée et le gouvernement vont faire? Vont-ils aidés ces villageois? Oui. Kahile? Quand? On ne le sait pas... Moi, je doute fort bien qu'ils vont les aider, n'oubliez pas qu'on ne dit jamais non...

On continue: direction Langtang Village pour atteindre Gora Tabela en fin de journée, on lâche pas...

On arrive vers 11h30 au village du Langtang (3430 m). On s'en va dans la cuisine de notre hôte qui coupe les patates, oignons et verdures. On veut l'aider pour repartir au plus vite. Nos chers porteurs aident aussi pour s'assurer d'avoir plus de légumes dans notre Dhal Bhat... 12h50 on repart le ventre plein. C'était délicieux. Mais du Dhal baht ça finit toujours par retomber dans l'estomac lourdement. Heureusement, tout ce qui descend ne remonte pas.

Il commence à neiger, à pleuvoir: vite vite vite on marche.... Enfin nous arrivons à Ghora Tabela, même endroit sympathique ou l'on avait logé lors de notre ascension. C'est parfait, ça commence déjà à se remplir, nous sommes arrivés à temps.


Ghora Tabela (2970m), the hotel tibetan, très chaleureux comme endroit avec un bon poêle à bois pour réchauffer les passants.

Jour 7

Il pleut toujours, l'eau pour se laver les mains est glaciale. Plus on descend, plus la végétation est présente.



Juste à nous voir avec nos tuques et nos mitaines, ça donne un aperçu du froid et de l'humidité.


Naomi ! Pour elle, le trek c'est la belle vie. Elle est ZEN!


Il n'y a pas que du lichen mais bien, enfin, quelques rhododendrons. Plusieurs ont été gelés prématurément. Le froid a fait tombé les fleurs de plusieurs arbres.


Une pose sourire. Cheese Simon!


Vous ne pouvez pas bien le voir sur la photo, mais devinez quoi ? C'est bien une mme française handicapée qui se fait hisser par un groupe qui possède un attelage hors du commun qui superpose un fauteuil roulant sur un frame de vélo. Incroyable ! Quand on dit qu'il faut aller au bout de ses rêves, bien je crois que cette dame a réussi en partie. Le groupe allait faire un trek d'une durée similaire au nôtre.


Des singes ! Une colonie local de Black Langurs.


Après le singe, le veau! Espèce commune de la faune locale. J'aime bien flatter la petite bête. Emma est aussi attentionnée que moi. Arrivée à Bamboo (1930m), on se campe à Bamboo Lodge. En passant, la maison n'était pas fait de bambou. Cependant, un des porteurs (Singné) fabrique un mini doko (panier) pour Théo en Bambou. Souvenir que nous avons rapporté!


Jour 8
Départ pour Thulo Syabru (2260m). On décide de faire un détour par là, semblerait que c'est un village sympathique avec 70 maisons, dont 20 lodges.  Le seul problème c'est que nous avions peu d'info sur le trajet...



Un petit vidéo illustrant les talents d'artiste du porteur à Simon et un des nombreux ponts que nous traversions à chaque jour. Regardez bien le visage d'Emma lorsque la dame lui remet un biscuit...

Ce jour là, nous en savions peu sur le trajet nous avions à descendre et remonter. Les porteurs nous avaient dit en riant que ça montait... Ensuite, une fois arrivé en haut, nous voyons le village, je suis toute contente et je m'imagine qu'il y a un pont ou quelque chose. Non, pas de pont alors on redescend, on suit le sentier... jusqu'en bas. On prend le pont qui chambranle reliant des deux flancs de la vallée. Ensuite, on remonte. La montée est interminable. La vue très belle mais je dois l'avouer, j'étais épuisée de monter. En plus il faisait chaud!



Avouez que c'est beau. Mais c'est haut!


On commence déjà à voir plus de cultures. Les parcelles sont à couper le souffle. On arrive à l'hôtel. Oui un hôtel! Un vrai. Des lits propres, des draps propres, des toilettes, une vue, de la lumière, une douche... qui devait être chaude mais qui ne l'était pas. Mais ça, c'est un détail.


Une famille aux aurores ; contente et épuisée de la veille. Mais Ganesh Himal, (le dieu en forme d'humain à la tête d'éléphant) est derrière nous.


Un morceau animal... De la viande séchée ? Version locale de la viande des Grisons.


L'hotel était ornementé de boiserie.

Jour 9 

On doit atteindre Sing Gompa (3300m) et se taper 1050 m d'ascension!!!


Une petite pause pour se souhaiter une bonne journée en sécurité!


Une autre journée de montée. C'est raide. On se questionne régulièrement sur le nombre de mètres gravis (une française -accompagnée de 2 enfants népalais- qui nous suit de près a une montre au poignet qui indique l'altitude. C'était plus souvent décourageant. Elle nous indiquait le nombre de mètres atteints au 5 minutes). On marche dans la forêt une bonne partie de la journée. Après 4 heures de rando, on décide de prendre une pause pour se réchauffer à 3210 m. Le vent nous gèle le dos rempli de sueur. La visibilité est nulle et les nuages se même de la partie. On voit à peine 100 mètres plus loin.


Après la pause, on demande à ce que les enfants soient portés. On veut arriver avant la tempête qui s'annonce... On marche la dernière heure dans une forêt remplie de pins et d'épinettes centenaires. On aurait dit une forêt boréale ou une "rain forest" du Canada. 1 heure de marche et de course à travers pluie, grêle et neige puis on arrive au Red Panda Lodge, un bel endroit, chaleureux, poêle à bois, cuisiniers sympathiques, des français qui mangent pain et fromage apportés de leur coin de pays. Ils sont tous pareils ces français! Après-midi relax, mais on a eu droit à des petites crises au dodo (Je  l'écris au cas ou vous pensiez que c'était toujours facile... )

Jour 10, 31 mars 2011


Dernier jour de marche. On quitte nos hôtes à 8h30. Un très bon déjeuner, le grand luxe: pain et brioche à la cannelle. FRAIS ! On va descendre 1300 mètres, plus sympathique que la veille! Ça descend, ça descend, ça descend. Je (annik) suis étourdie et je ne sais pas pourquoi... Nous marchons pendant 5 heures. Les dernières 15 minutes on été faites sous la pluie, une habitude quoi ! On arrive à Dunche ! (j'ai pas dit douche !)


Une photo de famille!
Environ un autre 1 km avant d'arriver!
EMMA A MARCHÉ 100% du trajet aujourd'hui. Bravo pour une petite de 5 ans!

On couche au Langtang view. En passant l’hôtel ne nous semblait pas très attrayant mais... avait une attach bathroom et oui... dans notre chambre avec douche solaire, vous comprendrez que du la température froide, la douche n'Était pas chaude. La douche chaude attendra à Katmandu au"passage house" garantie: elle est au propane!

Notes à part

Quelques réflexions lors de cette dernière journée de trek (on a beaucoup de temps pour réfléchir lorsque l'on marche) :
- Le retour au travail était anticipé...
- 1 an s'est défilé et le temps a passé parfois plus lentement que l'on aurait souhaité et maintenant trop rapidement (un classique). Je (Annik) n'ai pas l'impression d'avoir passé un an au Népal mais bien moins!
- Durant les derniers jours, nous avons salivé sur de la nourriture purement québécoise que nous souhaitions manger à notre retour. En tête de liste : du fromage en grain, poutine, chips BBQ, tire d'érable, tofu (bien oui on aime ça nous du tofu !), saucisses cocktail, buffet chinois, egg roll, tourtière, SALADE, FRUITS... De la belle junk finalement.


Les impressions d'Annik sur le Langtang vs l'Annapurna - tiré de notre journal de bord le 31 mars 2011
  • Descentes et montées plus importantes dans le langtang
  • Température plus froide
  • Emma marchait plus dans le Langtang (5 mois plus tard)
  • Théo appréciait marcher
  • Théo était propre (pas de couches à transporter ! 
  • Les journées étaient plus courtes (5-6hres)
  • Les enfants faisaient des siestes
  • Emma écoutait plus les consignes: donnez la main
  • Les vues spectaculaires à Kinjin Gompa
  • Le reste similaire...
  • Les porteurs aussi sympathiques et joyeux!

Le lendemain matin

Direction Katmandu. On s'est loué un jeep cette fois-ci avec nos 2 amis porteurs


Le dernier check post!


À peine sorti du village...


Au loin, on voit un camion pris au beau milieu de la route, personne ne peut passer: les hommes aiment bien regarder la situation, impuissant !


Portrait de terreur!


Des routes ravagées par la pluie


Le cycle de la vie recommence, des nouvelles plantations de riz, déjà vu... 1 an plus tôt!


Aurevoir... les plaines de la vallée de Katmandou réapparaissent.


Bonjour Katmandou!

mardi 27 septembre 2011

Une décantation et un vernissage

Quoi de mieux que de le laisser retomber la poussière pour voir le paysage. Décanter pour apprécier. Notre éternelle pause d'écriture pour terminer ce blogue ne semble pas vouloir tirer à sa fin. Le moment viendra.

Bienvenue aux nouveaux visiteurs du blogue. Entrez, faites comme chez vous. Laissez-vous transporter dans notre aventure familiale en coopération internationale au Népal.

En attendant d'attraper un peu de temps au vol, je vous invite tous à venir voir cette extraordinaire exposition qui aura lieu à Sherbrooke (si vous ne l'avez pas déjà vu) ! Paysages et visages se juxtaposent dans cette suite d'images qui parlent d'elles-mêmes.


Mon frère Simon est l'artisan derrière cet oeuvre. Je le remercie d'avoir quitté son confort de salon québécois pendant quelques temps et d'avoir troqué ses cigarettes pour un billet d'avion à l'autre bout du monde, pour rejoindre la familia.


dimanche 5 juin 2011

Le Langtang : le climax

JOUR 6 

Nous nous levons tôt. Nous voulons profiter au maximum des quelques heures de ciel bleu que nous avons devant nous. Nous avions averti nos trois porteurs la veille pour qu'ils nous accompagnent jusqu'à Kyanjin Ri viewpoint à 4200 m. C'était une première pour eux également. Seulement Nirmal et Rohit s'étaient déjà rendus au village, sans gravir plus haut. Une grande première pour tous donc. Tout le monde est convoqué pour 7 h AM.


En mettant le pied à l'extérieur, c'est une journée splendide qui s'annonce. De l'autre côté du rideau blanc s'élève les plus hauts sommets du Tibet.


À partir du village, nous apercevons la pointe que nous tenterons de rejoindre. Pour ce faire. nous décidons de louvoyer tout en faisant un long détour par la droite, en suivant le creux d'une vallée qui, le pensions-nous, allait nous permettre de le rejoindre par son autre versant.


Après quelques minutes de marche, une première vue de haut du plateau villageois s'offre à nous. Il est bien protégé des grands vents. Aux abords des derniers bâtiments se précipite une falaise vertigineuse jusqu'au roc qui fut, à une époque précédent celle des changements climatiques, le lit d'un glacier.


On ne fait que commencer. L'évolution (ou plutôt la détérioration) de l'état de mon frère au fur et à mesure qu'il gravit chaque mètre sera mémorable. 



Nous rejoignons les plaques de neiges. Nous sentons l'air s'amincir. Annik reste positive, quoique elle et Simon commencent à se douter de la voie à emprunter. Est-ce qu'on improvise ici, là là ??!


" Pas de trouble, let's go tout le monde, on avance. On doit pas être si loin "


"Je sens mon coeur comme je ne l'ai jamais senti avant, gardons le sourire !"

Simon et Annik qui arrivent à gauche en bas
Bon, ça suffit. Simon et Annik ne me croient plus. Ils brisent les rangs. Finalement, on s'aligne le deuxième sommet du Kyanjin Ri viewpoint, pas celui à 4200 m mais bel et bien celui à 4600 m. Ils décident de couper en ligne droite. Au diable la pente à 45 degrés, le manque de sentier, les roches qui risquent de débouler. L'équipe se disloque. On sent l'irritation dans l'air. L'essoufflement est à son comble. 

Les enfants commencent à se manifester. Ils ont froid aux pieds. Les pleurs débutent mais on se sert de la collation comme appât. Elle qui sera bientôt offerte en guise de récompense. J'arrive le premier. La récompense des adultes est spectaculaire !!!



La crête est impressionnante. Elle nous place aux premières loges d'une oeuvre monumentale : 
Le Langtang Lirung.



À quoi songe Simon ? Au fait, a-t-il assez d'oxygène pour penser ? S'en griller une petite ? Surement pas.




Nous montons encore quelques mètres pour atteindre le point de vue.


Yes sir !


Toute la famille avec les porteurs.


Un petit cliché entre frère et soeur pour la postérité


Le reste du team !


La vue derrière nous.


Ces drapeaux de prières tibétaines ajoutent aux forces de la nature. Ils colorent nos pensées et nous rappellent que nous sommes si petits par rapport à la puissance de la montagne. Les humains passent mais les montagnes et l'esprit qui les habitent resteront à jamais.


Dès que nous arrivons au top, les nuages commencent à flirter avec les sommets. Nous savons que c'est le premier signal d'alarme pour quitter notre spot convoité. La deuxième et plus préoccupante cloche qui résonne s'appelle Naomi. J'aperçois ses yeux qui commencent à rouler comme les nuages au-dessus de nos têtes. Ses yeux sont "dans graisse de bean", comme on dirait par chez nous.

Manque-t-elle d'oxygène ? Va-t-elle perdre connaissance ? On ose pas réfléchir pour ne pas perdre une seconde. Cap vers le bas. La descente est fulgurante. Tellement que nous perdons Rohit qui transporte Emma. Il nous aura sacré une méchante frousse. Finalement, il a avait filé droit devant. Il ne se sentait pas bien  et de surcroit, Emma pleurait. Nous les retrouvons à l’hôtel. Il commence à neiger.


On revient dans notre chambre pour décanter, se blottir, se réchauffer et piquer une petite sieste.


Naomi a retrouvé ses esprits et sa joie de vivre !


Nous descendons ensuite rejoindre les autres népalais et randonneurs qui se réchauffent autour du poêle à bois. 


Théo qui embrasse sa petite soeur qui est en train de se faire une nouvelle amie. Une petite fille de 6 mois. La maman, Karchom est la co-propriétaire de l'hotel. Souriante et rayonnante, elle se débrouille plutôt bien en anglais. Ce qui nous permet d'échanger un peu.  Elle me raconte comment la vie est difficile là-haut. Son premier enfant a 2 ans et demi. Elle a accouché des deux ici, juste à coté de nous, à la chaleur du poêle à bois, par terre. C'est sa mère qui garde son premier dans le village de Langtang, une journée plus bas. Ça lui facilite la tâche. 

Cet hiver, ils sont restés emprisonnés dans l'immeuble car il y avait trop de neige. Il faisait trop froid. Ils sont restés aux côtés de la "truie" pendant une semaine avec des réserves d'eaux potables légèrement maintenues en haut du point de congélation grâce à leur système de chauffage solaire. Ils avaient un cook qui était le seul à sortir de la pièce chauffée pour aller cuisiner. Les seuls revenus du village proviennent des randonneurs et du fromage provenant du lait de yak produit localement. Les deux activités sont saisonnières. Plus aucun commerce ne s'effectue aux frontières élevées du Tibet depuis plusieurs décennies.



Pendant ce temps, Simon continue de récupérer, dans son lit. Il ne restera pas (séquelle) affecté trop longtemps.

JOUR 7 


Karchom et sa fille juste avant notre départ.


Moi, le yak et mon sac de la caisse Desjardins de Duswell--St-Camille.  Photo-cadeau pour ma sabbatique. Merci boss !


Une petite neige fraîche du matin.


La descente est bien amorcée.


Petite pause-photo pour madame.



Une fois le climax atteint, tout devient relax lors de la descente.