La mousson est arrivée dans la vallée telle une déferlante en suspens au dessus de nos têtes. Cette vague sans fin a permis à la région ainsi qu'à tout le sud-est asiatique de retrouver son lustre verdoyant annuel. Le temps des semences est arrivé. Voici une petite intro vidéo. Désolé pour la qualité de l'image.
Les moustiques débarquent en masse. Les boeufs et buffalos se font atteler. Les corvées collectives débutent. Les champs se peuplent d'une armée de paysans à l'assaut de ces parcelles qui se transformeront en rizières abondantes en décembre.
Nous avons eu la chance de participer à cette activité qui sécurise sérieusement l'alimentation de la majorité des gens de la région. Ce riz, c'est leur riz, leur denrée alimentaire no 1. Ils se le partagent entre eux, certes, mais il n'est pas destiné à la commercialisation. Notre didi Tulsi (au centre), nous a invité à notre première avant-midi de labeur sur la parcelle de sa belle-mère. La semaine suivante, c'était au tour de Chandralal, le président de mon ONG, de nous inviter sur ses terres.
Chaque parcelle est délimitée par un petit muret de boue qui retient l'eau et qui permet d'identifier les limites du lot appartenant à un propriétaire. Au début de la saison, ce dernier sème une de ses parcelles avec des semences de riz. C'est la pépinière qui servira à repiquer les plants dans les superficies avoisinantes par la suite.
Une fois rendus à un certain niveau de croissance, les plants de riz sont tirés par les racines. De petits boisseaux sont alors regroupés pour les autres parcelles.
Le rôle des enfants: sécuriser la chaine d'approvisionnement de la pépinière vers les planteuses. On voit ici que les enfants avaient trouvé une façon de se protéger du soleil de plomb qui nous chauffait les oreilles ce jour-là: une bonne crème solaire naturelle !
Les boisseaux sont alors dispersés sur les parcelles.
Le role des femmes: planter, planter et planter encore plus vite. Phénoménal la vitesse à laquelle certaines peuvent aller. Le travail à la pièce serait payant.
Chacune a son propre rythme. La méthode est toutefois bien collective, la plus rapide prenant plus large en descendant la parcelle. Environ 5 tiges sont alors plantées dans un trou que l'on fait dans la vase. Celles-ci donneront environ 200 grains de riz lors de la récolte. Un parcelle, un carré donne environ 50 kg de riz.
Évidemment, il y en a des vraiment lent. Dont celui-ci. Mais j'ai su pourquoi il était lent. Cette tâche est exclusivement réservée aux femmes. Avoir su... Théo essayait mais pauvre lui, il était paralysé dans la boue.
Emma assumait bien son rôle d'enfant. Elle s'était aussi assuré de bien enduire son corps de crème solaire naturelle. Quelques instants plus tot, une guerre de balles de bouette avait éclaté entre les enfants. À défaut d'avoir de la neige...
Annik était remarquable.
Digne d'une highballer sur le treeplanting, elle n'était heureusement par la lowballer de la gang.
Ce joli chapeau tendance est fort utile en cette période d'averses récurrentes. Au-delà de l'ombrage, il fournit imperméabilité. Un genre de gore-tex local fait d'osier et de feuilles gigantesques. Un genre de mini-tempo ambulant que l'on trimballe sur la tête lors d' intempéries.
Bref, ces deux journées à l'assaut des rizières nous ont permis de comprendre et de vivre des méthodes agricoles vieilles de plusieurs millénaires. Le lendemain, il me semblait que mon Dhal Baat Tarkari quotidien (Riz-lentille-légume) était meilleur.
Ouah!!!! Super intéressant, toute une expérience pour vous deux et les enfants! Ça c'est vraiment vivre avec les gens de l'endroit, parle-moi de ça. La qualité du vidéo est quand même bonne, Emma et Théo s'intègrent bien, la preuve que des enfants quand ils sont bien encadrés, ça va sur des roulettes ah ah et dans la boue!!!!
RépondreSupprimerAline xx
Génial! C'est épatant de voir Emma participer aussi naturellement, de voir Théo planté sereinement dans le paysage (ou dans la boue), bravo les parents. Le contraste des couleurs est incroyable. Vous lire est toujours aussi passionnant.
RépondreSupprimerSophie
Merci pour l'adresse et pour le partage.
RépondreSupprimerVive les nouvelles technologies qui réduisent les distances !
Il est 3h11 du matin...
RépondreSupprimerje viens de lire tous vos messages et c'était super...
Un peu comme si je vous avais rendu visite !!!
À bientôt. Prenez soin de vous !
Plaisir de découvrir votre blog, lire tout cela et voir ces photos
RépondreSupprimerchaleureusement
frédéric
@Aline: ils sont bien encadrés parce qu'ils ont une grand-maman super chouette !
RépondreSupprimer@Sophie: Merci Sophie, le but de Théo n'était pas de planter cette journée là, c'était d'essayer de se rendre du point A au point B sans tomber. Il a abandonné quelques temps après, préférant participer à la bataille de bouette avec les autres enfants.
@Madeline: Wow, merci de nous avoir rendu visite dans notre petit monde virtuel.
@Frédérice: soit le bienvenue sur notre blog. J'ai été faire un tour sur le tiens. T'as un sacré talent !
"On" fait ce qu'on peut, mais cela me permet aussi de me balader dans l'Himalaya, maintenant que cela devient plus difficile pour moi (pb handicap et financiers)
RépondreSupprimerbelle journée à vous
frédéric
Wow...Impressionant. J'ai écouté le reportage à Radio Canada et l'article dans la Tribune. Félicitations pour cette belle aventure, j'admire votre courage! Annik, t'es la meilleure, j'ai jamais vu une femme forte comme toi...et tout ça dans un tout petit corps!! lol
RépondreSupprimerJe pense à vous et prenez soin de vos beaux enfants
Annie Charest, Sherbrooke xxx
Christian G.
RépondreSupprimerVoir ces gens travaailler avec dess moyens ancestraux, acharnement mais avec sourire également impressionnant.