mardi 14 septembre 2010

Rando à Jumla: pommes, noix de grenobles et pauvreté extrême


Véritable village figé dans le temps et isolé dans une vallée de marbre, Jumla fut notre plus récente évasion en famille à l'extérieur de Surkhet. Depuis notre arrivée au Népal, amis et collègues nous parlaient de ce village unique

L'Itinéraire initial 

Au début, nous avions prévu passer 4 jours à Jumla pour y faire des randonnées d'une journée. Puis, la semaine d'après, on prévoyait faire la même chose à Rara Lake, au nord de Jumla. En lisant le Lonely Planet, nous nous sommes rendus compte que nous pourrions rejoindre Rara à partir de Jumla suite à un trek de 4 jours suivant un parcours des plus sauvages. Nous avions donc prévu 7 jours pour atteindre Mugu, le district du Lac Rara, connu sous l'appelation de "la perle du Népal". 










Le Départ





En ces temps de fin de Monsoon, il est très dificile de réserver un billet d'avion même si la température le permet. C'est qu'il faut comprendre que lorsque des vols sont annulés, les népalais qui avaient leurs billets se voient confinés à Surkhet. Dans l'impossibilité de pouvoir voler, rejoindre leurs proches et sans un sou, ils couchent ou campent près de l'aéroport. Dès le lendemain, ils sont là, à attendre dès l'aurore dans l'espoir de pouvoir s'envoler. Résultats: des goulots d'étranglement où des dizaines de personnes veulent sauter à bord du seul avion qui décollera vers leur village. L'unique ou un des 8-10-12 vols qui iront vers cette destination ce jour là. JAMAIS possible de savoir d'avance. Du moins, ces temps-ci qu'ils nous disent. Les mots d'ordre: improvisation et chaos. Alors, il faut se tailler une place quand les "valvent ouvrent" et tout ça peut arriver en un rien de temps.


Pendant les nombreuses heures d'attentes à l'aéroport de Surkhet, nous observons les nombreux hélicoptères- mastodontes contractés par l'ONU pour acheminer des vivres sur une base permanente à cette région du monde qui est en pénurie de nourriture la majeure partie de l'année.


C'est pour cette raison que lundi matin, sous un soleil radieux, on décide d'utiliser la stratégie des locaux: j'allais me présenter à l'aéroport dès 7h30 avec Théo. Il faut dire que la veille, la méthode de réservation classique fut un échec. J'avais également pris soin d'utiliser mes contacts. Il fallait que j'aille voir la personne au nom de code "Bhupi" et lui dire le mot de passe "Nirmal". Il saurait ce que je voulais dire. J'avais l'impression de jouer les James Bond. Dès que mon vol serait confirmé, Annik viendrait me rejoindre avec le matériel, Emma et Naomi en taxi. 



6 heures et quelques vols plus tard, on décolle avec Tara Air comme seuls passagers dans l'avion, le reste était du cargo. Ils ont réussi à nous ''squizzer'' entre quelques sacs de riz et quelques valises. Les enfants sont intrigués. Le vol est un véritable charme avec les enfants, seulement des beaux petits dodos et beaucoup de question venant d'Emma. Pas de pleurs, ni de crisettes.





L'itinéraire réel

À notre arrivée, les gens du Kailash Hotel viennent nous rejoindre à l'aéroport. Deux porteurs nous aident à amener nos sacs jusqu'à notre chambre. On traverse le bazaar à travers couleurs vives, fumée de bois de cèdre et chants traditionnels crachés par des speakers cheaps. Nos sens s'activent par les fragrances de fleurs, d'herbes et d'épices métissées à la bouse de vaches et autre défécations de bipèdes et quadrupèdes qui jonchent la rue fait de boue et de pierre.


Quelques instants après notre arrivée, notre hôte nous informe que les porteurs locaux sont beaucoup plus chers que nous le pensions: 21 $ par jour + leur nourriture + le logis + les jours pendant lesquels ils reviendraient de Rara Lake. On en a besoin de 3. Dans l'Annapurna, nous avons déjà "booké" nos porteurs pour 10 $ par jour tout inclus. Ça vous donne une idée du prix. 



On se rend compte que nous n'aurons pas assez d'argent. Aucun guichet automatique à Jumla. On décide d'aller visiter les gens d'une ONG auprès desquels nous avons des contacts pour qu'ils nous prêtent des sous. Ces deux dames nous pètent royalement notre bulle. Nous qui voulions tellement faire Jumla-Rara Lake. Elles sont dans la région depuis longtemps et nous recommandent de ne pas faire ce parcours avec de jeunes enfants, surtout à ce moment de l'année. Sangsues, pistes bouetteuses et abruptes, conditions météorologiques très variables, grande distance entre les gites qui offrent à manger. On décide d'oublier notre idée en tant que parents responsables. Voici donc la version beaucoup plus simple de notre séjour à Jumla 

Durée du séjour: 4 jours et demi-4 nuits
Durée d'attente à l'aéroport: 2 jours complets
Randonnée: une seul journée autour de Jumla
Altitude maximale: 3200 m
Objectif: se balader et vérifier la capacité d'adaptation à l'altitude de tous
Nombre de participants: 5+1 porteur

Jumla


La pauvreté vous frappe telle une brique sur la tête quand vous arrivez à Jumla. Les contrastes y sont saisissants. En ce moment, c'est le temps des pommes et des noix de grenobles. Des centaines de sacs s'empilent sur le tarmac de l'aéroport juste à côté de centaines de sacs de riz fournis par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) de l'ONU. Cette région est encore complètement isolée du monde. Aucune route ne s'y rend. Seulement un tronçon qui prend plusieurs jours à faire en tracteur. En fait, la Banque mondiale a fait un prêt au Népal pour compléter la Karnali Highway de Surkhet à Jumla en ... 1990. Elle est encore en construction. 

Le fait que la région soit isolée fait en sorte que tous les biens de consommation y sont très chers à cause des frais de transport aérien. En même temps, l'activité économique, mise à part la production de pommes, est très faible provoquant ainsi une pauvreté extrême. Exemple: les pommes sont en ce moment 20 cents le KG. Mais tout le reste est deux ou trois fois plus chers qu'à Surkhet. Par contre, les revenus n'y sont pas. La main d'oeuvre qualifiée locale est en migration permanente à l'extérieur de la région en quête de quelques roupies à envoyer à leurs proches qui sont restés à domicile.

Presque tout y est acheminé par avion. C'est la région la moins développée du Népal. Aucun véhicule, aucun mis à part 4-5 motos et quelques tracteurs pour une ville de plusieurs milliers d'habitants. Shack en bois et infrastructures sanitaires déficientes frappent l'imaginaire. On y retrouve le style de vie que nos ancêtres devaient avoir il y a au moins au moins 500 ans, dans nos cités médiévales de Nouvelle-France, avant même les filles de Caleb !


Apparemment, les choses se sont quand même grandement améliorées depuis quelques années grâce aux dons et aux travail des donneurs internationaux.

Sous l'ombre des premiers sommets enneigés de l'Himalaya Sisne, Jumla est situé à 2370 m d'altitude. La culture du riz y est pratiquée et est considérée comme une des plus élevées sur la planète. La culture du riz rouge, un variété indigène adaptée aux conditions locales rigouseuses y est réputée mais boudée par les népalais du sud. 

Randonnée en montagne


Malgré la déception de la veille, on décide de s'embaucher un porteur pour tenter l'ascension de la passe de Danphe Lagna à 3720 m. Un premier sommet de la randonnée menant au Lac Rara qui surplombe la vallée de Jumla. Le Lonely planet prévoyait 6 heures pour la montée. Au total, nous avons marché 10 heures, aller-retour. Un tour de force avec les enfants.


Emma s'activait. Nouveaux souliers au pieds et ses mitaines, elle était prête pour affronter la grosse montagne.  



La piste était effectivement bouetteuse par section mais correcte en générale.


Les paysages alpins ont vite pris le pas sur les quelques lots fertiles aux alentours du village. Ne me demandez pas de quoi vivent ces gens perchés sur le roc... En fait, la dame à droite en bas nous a accompagné durant notre montée pour aller chercher quelques patates à Chere, le village voisin.


Ici en haut regardez à droite, vous apercevrez des ballots de blé. Elles en font de la farine à la main.


Pauvre Tital, notre porteur pour la journée. Théo ne l'a pas épargné. Il avait sa journée dans le corps à la fin du périple. Même s'il a l'air d'un tueur en série, Tital était très sympathique et très patient.


Mais Théo n'a pas été trop tannant. Juste un petit peu. On l'a fait marché un peu mais les précipices et les pentes abruptes l'invitaient. Il avait une attirance naturelle vers celles-ci. Surveillance permanente requise.


Cette route piétonne peut se transformer en autoroute par moment. Elle constitue le seul lien terrestre entre la région du Lac Rara (Mugu) et Jumla. Plusieurs convois de denrées et matériels transigent par cette voie. 


Petite pause à un deurali pour y déposer une roche symbolique pour implorer un bon voyage en montagne. Après un long bout difficile, une fois traversée, un deurali est installé pour remercier les dieux   




On nous avait dit que Chere, à 3000 m, était un village. Qu'il y avait restaurants, hotels et quelques habitations. Ben, vous voyez cette photo au-dessus. Voici le tout CHERE (prononcé Chéré)!!! Véritable batiment mutlifonctionnel, il fait office de tout ça en même temps. C'est le seul édifice dans le coin. On demande ce qu'ils ont à manger, des nouilles, type Ramen. OK. Une petite planche sous les fesses comme banc et une petite planche sous l'assiette comme table. Un tapis de boue et de fumier s'offre pour notre confort. La pluie commença précisement au moment ou nous nous apprêtons à manger.


C'est ce qui devait être les habitations de Chere dans le discours des locaux. Tenez-vous bien, ces planches et ce toit de plastique abritaient réellement une famille... En hiver, il neige et peut faire jusqu'à -20 à cet endroit.


Nous n'avons pas atteint Danphe Lagna, la passe qui culmine au-dessus de la vallée de Jumla. De l'autre côté nous aurions pu apercevoir des Himalayiennes qui tronent à 6000 M et + mais les nuages les auraient surement voilé. L'orée de la forêt nous a souhaité bon retour. La brume étaient épaisse et cachait le mur que nous aurions du franchir comme derrière étape de la journée.


Nous nous sommes arrêté un peu plus haut que Chere, à 3200 M. Le manque de force pour transporter Emma qui n'en pouvait plus après 5 heures de marche et l'heure qui avançait ont eu raison. Une chance car nous sommes revenus à l'hotel 15 minutes avant la noirceur...


Par contre, eux ont continué. Nous nous sommes dépassés mutuellement à quelques reprises durant l'ascension. Ces gars transportaient des feuilles de toles jusqu'à Mugu ! 4 jours à marcher en montagne avec des feuilles de tole ''strappé'' sur le front. Imaginez ! C'est la seule façon de les acheminer à destination. Tranporter ce matériel par avion jusqu'à Mugu serait trop cher.


Pas une, 8 feuilles de tole !


Sur le chemin du retour.


Les locaux

Les Thakuri représentent le groupe ethnique le plus présent dans la région. Leur visage usé par le temps et leur force de vivre témoignent d'un mode de vie ancestral. Les ornements dorées que les femmes portent au nez et aux oreilles prouvent que la mode saisonnière et ce qui est IN à Paris n'a pas sa place ici.



D'une gentillesse accablante, ils sont capables de garder la bonne humeur malgré les difficultés quotidiennes que leur imposent la vie en altitude. Cette dame, ci-bas, qui nous avait accompagné pour chercher ses patates étaient fière de nous montrer le berceau dans lequel sont enfants se reposait.




Les enfants ont parsemés notre route. On peut voir que l'hygiène peut représenter un problème qui peut se détériorer en infection et autres maux. Par contre, nous avons vu des installations qui fournissaient de l'eau à plusieurs reprises durant la journée.




Surprise, cette dame était heureuse. Heureuse de nous croiser sur son chemin mais aussi contente de sa récolte. Hé oui, fait étonnant, la marijuana est une plante que l'on retrouve PARTOUT à Jumla. C'est fou de voir que tout le monde en est indifférent. Ça pousse comme de la mauvaise herbe comme l'autre dirait. En plus, c'est le temps des récoltes faut croire !

Emma hésitait à se coller à cette madame...



Ce petit sourire peut sous-entendre ce qu'elle fait avec cette herbe aux vertus biens connues.


Voici la vue que nous avions en regardant par la fenêtre de notre deuxième hotel, l'autre coté de la rue de l'aéroport et du camp militaire adjacent.


Le chilum est encore bien utilisé dans cette région. L'arome se dégageant de celui-ci était bel et bien du tabac par contre.


La dame accompagnant le monsieur était bien attentive à nos déplacements.

Notre hotel

Même si nous n'avons pas campé en soi, l'hotel nous a offert que du Dal Baat, oeufs et chow mein pendant ces quatres jours. Se laver était également un défi avec seulement une petite chaudière d'eau froide et une d'eau chaude chauffée au four à bois accompagnée d'une tasse pour se laver les cinq.







L'architecture


L'architecture locale fut définitement une belle surprise. Le ciment et les briques conventionnelles étant inexistantes dans le coin, les locaux se sont carrément sculptées des briques eux-même dans le marbre, minéral abondant dans la vallée. Le bois y est également très présent. Essences de cèdre, de pin, d'érable et d'arbres à noix se cotoient et s'harmonisent avec le décor alpin qu'offre la vallée.








Le retour


Revenir à Surkhet n'a pas été de tout repos non plus. Il aura fallu presque deux jours d'attente à la porte du tarmac de l'aéroport. Oui, 2 deux jours à se faire dire: prochain vol, dans deux heures, bientot, etc.


Leçon no 1: Garder son sang froid

  • Quand le mot peut-être revient dans chaque phrase.
  • Quand les petits ne s'en peuvent plus d'attendre
  • Quand Théo fait un no 2 dans son froc et qu'il n'avait pas de couche
  • Quand il faut négocier les billets, les payer au vent, et peser les bagages dans un chaos total, à l'extérieur (voir photo) avec la personne que l'on pense être responsable. 
  • Quand la météo se détériore et que 45 personnes ont passé devant toi sur des vols antérieurs
  • Quand tu dois retourner à l'hotel après une journée complète d'attente à l'aéroport à se faire dire que tu pars bientôt.
Leçon no 2: Se faire des amis et profiter de ses nouveaux contacts
  • Quand tu vois qu'un officier de l'armée t'aimes bien et qu'il peut te faire passer devant tout le monde. C'est plate mais si tout le monde est passé devant toi, c'est moins gênant. 
  • Quand tu connais la game.
  • Leur faire confiance parce que des fois, tu ne reverras jamais la couleur billets qu'ils t'ont pris et ne t'ont jamais redonné.
Leçon no 3: Innover

  • Demander d'échanger des billets d'avion d'une compagnie avec une autre qui elle, vole ce jour là ! Ça marche !
  • Péter une coche solide si nécessaire. 


Théo et Emma ont quand même été patients, malgré tout.




Une chance que nous sommes revenus vendredi, les jours qui ont suivis. La pluie a envahi les cieux. Nous serions fort probablement encore pris à Jumla en ce moment.

Pour ceux qui sont en attentes de photos de pics enneigés, ça s'en vient. Notre prochain trek sera THE BIG one.  On s'aligne l'Annapurna pour 23 jours à la fin septembre.

lundi 6 septembre 2010

Motivation intense





S'exiler dans un pays lointain, loin de sa famille et de ses amis représente un choix. C'est une décision qui doit être murie et réfléchie. Ça prend surtout DE LA motivation. UNE motivation. Il faut avoir les deux.

'' What is your motivation, guys ? '' nous a posé comme question un couple d'amis que l'on avait invité pour un souper à la maison. Et s'en suivi une discussion enlevante sur ce qui poussait les expatriés à quitter leur pays natal pour une longue période.

Le nombre restreint d'expatriés basés à Surkhet nous permet d'examiner leur motivation, du moins, de ce qu'on en sait. En voici un petit aperçu.

Dr. Shirley

Dr. Shirley est une docteure avec qui nous avons été en contact à quelques reprises. Elle travaille pour le International Nepal Fellowship (INF). Elle est une missionnaire moderne.  Missionnaire parce que très croyante et pieuse comme la plupart de ses collègues travaillant pour INF. Elle est active au Népal depuis plusieurs années. Sa motivation première : remplir la mission que dieu lui a confié. Le titre de l'article concrétise sa mission: saving the lives of mothers and children.

INF est une organisation religieuse chrétienne. Sa mission est la suivante: 

INF Nepal aims to demonstrate God's love and concern, and restore people's relationships with God, each other and creation - so they can live dignified lives to the full. INF Nepal aims to honour God by bringing sustainable improvements in health and quality of life, and peace and harmony in communities. INF Nepal's focus is on the poor and disadvantaged, including those affected by stigmatising diseases [such as leprosy, TB and HIV/AIDS], the disabled, and marginalised groups [such as women, displaced people, and those in remote areas].


Pour ceux qui parlent anglais, je vous invite (recommande fortement) à lire cet article qui a paru récemment portant sur le travail que ce médecin exerce au Népal. Intense. Une foi à tout casser. Elle connait bien sa motivation.



Un autre docteur d'Australie travaille à INF parce que Dieu l'a voulu ainsi.

Les Chinnery


Cette famille est remarquable. James vient d'Angleterre. Sandra d'Autriche. Ils sont au Népal depuis 10 ans, dont 6 à Surkhet. Ils ont désormais trois enfants: David (8 ans) Tom (6 ans) et Katlyn (presque 3 ans). Lui est directeur du bureau d'INF à Surkhet et elle est infirmière volontaire. Super sympathique. Voici leur motivation pour oeuvrer ici depuis si longtemps. C'est un extrait de leur site web www.bigfootprint.org:

Why we are in Nepal
Why we given up good jobs in nice comfortable countries, left our families behind and come to live in a beautiful but difficult land, learning another new language and struggling daily with the issues of poverty and sickness ?
  • It certainly isn't because we are any more holy than anyone else.
  • It isn't because we are more talented than anyone else
  • It isn't because we want to be hero's in anyone's eyes
  • And amazingly, it isn't because we are stupid - we knew what we were getting into
  • It is because we love God first, we love the people of Asia, we feel that this is where He wants us to work and to witness, and yes we do love curries too.
La motivation des Chinnery est aussi intense. Ils sont très respectueux de tous. Même s'ils savent que nous sommes officiellement chrétiens, ils savent que fondamentalement, nous sommes ailleurs dans notre spiritualité. Quand nous passons du temps ensemble, nous abordons d'autres sujets.

Sarah, la professeure d'Emma travaille aussi sous les auspices d'INF.

Steve Regnault

Steve est canadien. Il est né en France. Il vit au Népal depuis de nombreuses années. Il parle français, anglais et népalais. Il a maintenant 4 enfants nés de sa femme qui est népalaise. La plupart de ses enfants vont à l'école avec Emma. Steve travaille pour Beyond Tears Worldwide.



Voici un extrait de leur site web:


Vision Statement

To unite the followers of Jesus Christ to fulfill the Great Commandment of "Loving Our Neighbor as Ourselves."


Mission Statement

Beyond Tears Worldwide, seeks to work with any organization who desires to provide humanitarian aid and development programs in a selfless way to overcome the immediate and long-term results of war; to alleviate the pain and despair of victims of natural disasters; and to bring hope to those who live in poverty stricken communities around the world. We are committed to providing long-term solutions for "our neighbors", which will improve their social, educational and economic needs, wherever they are found.

Purpose Statement

To show the world, in tangible ways, that true love is neither self-seeking nor does it keep any records of  rather true love is unconditional and that it always trusts, always perseveres and most important that true love never fails.

Encore une fois, ces énoncés mettent bien en valeur ses motivations. Steve est également notre ''warden'' au yeux de l'ambassade canadienne. En cas de catastrophe, nous devons se rallier à lui pour attendre les instructions des autorités canadiennes. 

Josh and Tina


Nouveau jeune couple d'américains qui viennent d'arriver à Surkhet avec leurs deux enfants. Ils ont déjà passé 2 ans à Kathmandu. Lui enseigne l'anglais dans une petite école primaire. Elle est infirmière de profession mais s'occupe de ses enfants à temps plein. Ils trouvent la vie difficile ici. Voici une petite discussion qu'Annik a eu avec Tina en allant chercher Emma à l'école

- How long do you want to stay in Surkhet ? demande Annik
- At least 10 years, répond Tina
- What ??? Really, ho I couldn't. The problems related to electricity and water would be too hard to withstand.
- We have been through this before in Kathmandu. Our christian values helped us to overcome these difficulties, conclua Tina

Assez intense, je ne pensais pas que d'autres gens, mis à part des religieux, pouvaient avoir des comportements aussi pieux encore aujourd'hui.

Ludwig and Ines



Voici nos amis qui étaient curieux de connaitre nos motivations. Je crois qu'ils ont été soulagés d'apprendre qu'elles n'étaient pas les mêmes que les autres expats basés à Surkhet. Vous comprenez que ce simple fait nous rapproche énormément. 

Ludwig et Ines sont autrichiens. Pour eux, c'est clair et net, leur motivation est une question d'argent et d'aventure. Pour les échanges interculturels, le développement socio-économique et l'aide humanitaire, on repassera. 

Ludwig est pilote d'avion. Il a été embauché par Makalu Air pour servir comme instructeur de pilote d'avion. Cette compagnie venait d'acquérir un appareil qu'aucun népalais n'avait encore piloté. Il a donc quitté son dernier emploi, au Botswana (sud de l'afrique), comme pilote d'avion de brousse pour venir ici, à Surkhet. 



Ludwig est un gars fier. Un sacré bon jack. On est vraiment content d'avoir fait sa connaissance. Imaginez-vous que le mois prochain, il s'envolera pour le Manitoba afin d'aller chercher un autre appareil comme celui que vous voyez derrière lui. Son mandat: le ramener au Népal par une série d'escale en solo à partir du Manitoba jusqu'à Surkhet. Ses motivations: argent, expérience, défi et aventure.


Ines, quant à elle, travaille pour une agence de voyage allemande spécialisée dans les safaris en Afrique du Sud. Elle travaille principalement à partir d'Internet. Elle a donc pu suivre son amoureux du Botswana jusqu'au Népal. Curieusement, le trekking ne fait pas parti de leur motivations. Ils détestent.


Et nous ?

Des motivations, on en a plusieurs. De la motivation, des fois il m'en manque un peu. (lire le billet "histoire de pêche").

En voici quelques-unes en vrac:
  • Coopérer du local à l'international
  • Voyager, voir du pays, découvrir de nouvelles cultures;
  • Vivre une expérience hors du commun avec la famille;
  • Ouvrir les horizons de nos enfants aux différences du monde;
  • Faire savoir que des gens vivent dans un misère incroyable, dans des conditions moyen-ageuses et penser qu'ils peuvent s'en sortir;
  • Évidemment, apporter notre petite contribution dans ce pays défavorisé;
  • Acquérir davantage de connaissances en milieu coopératif, agricole et rural;
  • Prendre une pause temporaire d'une société de consommation où certaines valeurs répréhensibles nous rattrapent souvent malgré nous;
  • Découvrir l'Himalaya, sa majesté et ses paysages légendaires, par des randonnées excitantes.

Il y en d'autres mais celles-ci nous suffisent...

mercredi 1 septembre 2010

Une invitation bien spéciale



Samedi dernier, notre didi, Tulsi, nous invitait à dîner chez elle. Sa famille nous attendait chaleureusement. Nous avons visité sa maison bien modeste en boue avec un plancher en terre battue. Désormais, nous comprenons très bien pourquoi l’eau entre dans sa maison lors de cette saison pluvieuse.  


La maison comprend une pièce ouverte avec 2 lits en bois et des matelas de coton bien minces pour se reposer, au premier étage. Les lits de bois étant utilisés comme sofa, table à diner ou autre. Dans la même pièce se trouvait la cuisine : un foyer au combustible de méthane de bouse de vache. 

L’ameublement était quasi inexistant : quelques verres et couverts de métal et quelques chaudrons. C’est tout. Le 2e étage était une pièce où son jeune fils logeait. L’endroit était terriblement chaud 35-40 degrés. Pour arriver à cet étage, l’escalade était de mise. Une poutre avec des marches sculptées! Les personnes ayant le vertige, veuillez vous abstenir.

 Bref, un repas traditionnel nous attendait : poulet, dal bhat tarkari (légumes, lentilles, riz ainsi que des pois verts durs), le tout était un vrai délice... népalais.


Après avoir le ventre bien rempli, nous avons eu droit à des chansons et des danses traditionnelles. Tout le monde en a eu pour son argent. J'étais la vedette ! J'ai eu a eu droit à la "polka népalaise" 


Pour ce qui est de la polka. Je vous mets au défi. Essayez pour voir : mettez vous en « petit bonhomme, ensuite tournez sur vous-même. Ensuite, sautez et recommencez l’enchainement jusqu’à ce que vos genoux flanchent!





François se déhanchait comme une marionnette ! Le plaisir était au rendez-vous. 




Chacun des membres de la famille à Tulsi nous a montré ses talents de danseur et chanteur. Les voisins se sont joints à la fête. On était plus d'une trentaine sous le petit toit. Il faisait passablement chaud.


Nous avons pris plusieurs portraits, chacun des membres voulaient ancrer ce moment par une prise de photo.








De retour à la maison, nous avons tous bien dormi.