mardi 9 novembre 2010

Around the Annapurna (partie 4/6)

JOUR 13 Tikedhunga-Ghorepani


Ce matin, on réussi un score que nous n'avons pas atteint depuis quelques jours: un départ à 8h15 après un bon petit déjeuner dans notre petite salle à manger privée. Ensuite, on attaque les 3300 marches. Emma veut se faire transporter dès le début. Il fait vraiment chaud mais nous avons le soleil dans le dos. Les hordes de touristes se font plus nombreuses. Nous décidons de commencer à envoyer Ekbadur en éclaireur pour nous réserver une chambre car les hotels semblent pleins dès midi.

Bon, ce n'était pas nécessaire à Ghorepani, l'offre se révèle abondante. Nous nous arrêtons au Sunny Lodge avec une vue à faire lever nos poils de bras. L'endroit est relax. Nous nous alignons une journée de repos ici. 

JOUR 14 Poon Hill et journée de repos  


À 400 m plus haut que Ghorepani, il y a un point d'observation spécialement reconnu pour sa vue imprenable à 360 degrés. Un incontournable pour les levés de soleil. Moi et Anny décidons de se lever à 4h30 pour s'y rendre à temps pendant qu'Annik continue à dormir à l'hotel avec les enfants. On monte le sentier à la queue-leu-leu avec nos lampes frontales.



Une pose pour la postérité. Anny nous quittera aujourd'hui. Une grosse journée l'attend. Nous estimons à 10000 les marches qu'elle aura à descendre en une journée. Vive les anti-inflammatoires ! Elle continuera son parcours asiatique en Thailande.



Il y avait au moins 300 personnes ce matin là et il parait que c'est comme ça à chaque jour.


Le Dhaulagiri, le 7e plus haut sommet au monde.



La queue de poisson (Machapuchhare)


Vue de la tour d'observation


Le Dhaulagiri. Le mois dernier, quelques membres d'une excursion japonaise y ont laissé leur peau.


Nous retrouvons le couple de Belgique et Hollande, David et Barbara avec leur petite fille Brune.


De plus, on rencontre une couple de français qui eux, voyagent autour du monde pour un an avec leurs trois enfants. 


Emma, Brune et leur ami française d'un jour. Elles ont eu beaucoup de plaisir ensemble. C'était émouvant de voir Emma communiquer en français et jouer en français. Première fois en 6 mois. Elle était toute excitée. 



Brune est très impressionnante. Elle a 4 ans. Elle voyage avec ses parents en Asie depuis plusieurs mois déjà. Elle comprend et parle le français, l'hollandais et un peu l'anglais. Elle a marché 100 % du temps. Le couple s'aligne le même trajet que nous à partir de demain. Destination : l'Annapurna Base Camp (ABC). 



Nous avions la chambre d'une certaine héroine canadienne au jeux de Montréal. 


Par contre, la chambre séparée par du ply-wood n'était pas la championne de l'insonorisation.

JOUR 14 Ghorepani-Tadapani


On quitte vers 8h15. Très belle journée. Une bonne partie se fait sur une crête. Ensuite, une longue descente dans la jungle nous attend au fond d'une vallée qui devient de plus en plus étroite.


De l'agriculture maraîchère sur le top d'une falaise. On arrive à Tadapani (2710 m) et on s'installe au Fish Tail Lodge qui offre une vue magnifique sur le massif de l'Annapurna. Vue à laquelle nous aurons droit seulement le lendemain matin car les nuages voilent le ciel. Il est 13h. Une chance que Ekbadur nous avait réservé une chambre en arrivant ce matin. À partir de maintenant, les journées ne devraient plus être trop longues, des 3h-4hrs.

JOUR 16 Tadapani-Chomrong

Emma se lève de mauvais poil. Elle veut un balais. La suite d'un cauchemar à la Harry Potter, j'imagine. À 5h45, elle réveille surement l'hotel au grand complet car les murs sont en tôle. Les montagnes se dévoilent. Magnifique vue sur l'Annapurna south. 





Une petite photo avec Brune en plein déjeuner. La petite famille s'était posée au même lodge. La bouffe commence à se faire chère. Momos: 300-700 roupies, Crêpes: 140 roupies, Muesli: 400, Dal Bhat:230.


Un petit éclairci dans une journée qui se fait presque entièrement dans la jungle. C'est fou de penser qu'on sillonne les vallées des montagnes les plus hautes au monde mais que l'écosystème ambiant est sub-tropicale. En quelques centaines de mètres, l'environnement change du tout au tout.


 Un autre sorte de séchoir à mais.


Le territoire est occupé. Ce versant de montagne est cultivé sur plusieurs centaines de mètres d'altitude. On oublie la machinerie là-dedans !


Une vue de plus près, de notre côté de la vallée.


On arrive à Chomrong a 13h10. Paysage imposant. Un mur s'érige devant nos yeux. Nous sommes aux portes du sanctuaire de l'Annapurna. Nous sentons que l'ABC est tout près mais distant, comme un rêve qui ne veut pas se réaliser encore...



Notre gîte, le International Guest House. Un peu plus cher (210 roupies= 3 $), très propre, des douches communes, un peu d'eau chaude et des pizzas qui ont l'air écoeurantes.

JOUR 17 Chomrong-Bamboo


Annik commence son récit dans le journal de bord par "OSTI DE MARCHES". Encore des marches. Des centaines de marches. Quand tu descends, ce n'est pas forcément un bonne nouvelle parce que ça veut dire que tu vas en remonter autant. Tout ce qui descend remonte, dans ce cas.

On est fatigué. On arrive aux questions existentielles que tous bon trekkeur se pose à un moment où à un autre: pourquoi marche-t-on déjà ? Une écoeurantite aigu nous guette. Il fait de plus en plus froid. Les enfants ne sont pas toujours faciles, surtout le soir et le matin. Papa et maman n'ont pas beaucoup de pause. On se rapproche d'un stade d'épuisement qui va faire démarrer la batterie de sûreté.

Notre entrée dans la vallée de Modi pour s'infiltrer dans le coeur du massif de l'Annapurna garde notre alternateur et notre radiateur en vie.


Emma, elle, est prête. 


En agrandissant la photo, vous pourrez apercevoir Chomrong, notre point de départ ce matin, en haut à gauche du versant en face, 2h30 de marche plus loin.



Encore des marches !


Un mati, ou un sommet. Pour nos porteurs, des mati, il y a en partout. Il y en a des centaines. En fait, un mati, c'est dès que nous arrivons en haut d'une montée. Ce n'est pas forcément le sommet de la montagne. Alors, que fait-on sur un mati, on se pose, on se repose et on danse !


On arrive finalement à Bamboo, un lieu qui porte bien son nom. Il y en a partout !

dimanche 7 novembre 2010

Around the Annapurna (partie 3/6)

JOUR 11 Tatopani-Beni-Birethanti


Malheureusement ce matin, à Tatopani, M. Scorpion nous tombe dessus.  M. scorpion s'est réfugié dans le soulier de Théo durant la nuit. Lorsque papa insère le pied de Théo dans la chaussure, Théo hurle de toute ses forces! Maman pense donc que c'est une épingle de sûreté qu'elle aurait oublié sur un bas, alors elle met sa main dans le soulier! Eh hop! Haaaaa! Une deuxième proie. Je dis à François, il y a quelques chose, ça brûle, une guêpe ou un scorpion ou une araignée mais ça chauffe! Ma main est engourdie et l'orteil à Théo est rouge, une grosse bulle de sang s'est formée.

Je pars à la course et je cherche les porteurs. Je leur demande qu'ils viennent voir. On cherche la bête et on se demande ce qui aurait causé le tout. On trouve le corps et on panique un peu. On cherche un centre médical. On part à nouveau à la course au "health post" en traversant le village, Théo dans les bras de François. On parle à quelqu'un qui ne sait pas reconnaître le scorpion, il nous dit "There is no problem"! Moi je réponds:

- Yes, there is a problem, on vient de se faire piquer tous les 2 par un scorpion et selon nos lectures antérieures sur le sujet, les petits jaunes et bruns (aussi appelés Hottentta Talamus, par contre on est toujours pas certain qu'il en s'agissait bel et bien d'un) sont mortels en dedans de 3 heures dans 8 à 40 % des cas ! Faque laissez-moi tranquille avec "there is no problem" on sait ce que cela veut dire, ça fait 6 mois que l'on habite au Népal et on connait la chanson...

La personne au centre médical nous répond ceci en népalais:

- Vous pouvez allez à Beni, il y a un hôpital. C'est à 2h00 d'ici en jeep.

La queue de monsieur scorpion
On demande à Ekbadur de trouver un Jeep. Le coût est de 4000 roupies (55$). Pas de problème, heureusement il y a avait un stationné à proximité. Une chance que la route est accessible. Nous n'avons pas le temps de marchander. On fait les bagages rapidement et on part. On décidera quel itinéraire que nous prendrons par la suite. La route est barrée, un auto est en panne... C'est pas le temps. On attend 30 minutes, ma main est engourdie, elle est enflée. J'ai le sentiment d'être anesthésiée.

On arrive à Beni vers 13h00. Théo a retrouvé sa bonne humeur. Moi, je sens encore des engourdissements. Le Docteur, vêtu d'une tenue décontractée avec des lunettes de soleil et du gel, nous dit qu' il n'y a pas de problème. Il dit candidement que si ce scorpion était venimeux, moi et Théo ne serions pas dans cet état. Nous aurions beaucoup de difficulté à respirer. À vrai dire, déjà 3 heures d'écoulé, on serait pas loin de notre lit de mort. Il nous demande si nous avons uriné parce que le venin du scorpion attaque les reins et c'est important d'uriner pour faire évacuer le tout.

Le docteur nous informe que nous aurons droit à 2 injections; une dans le bras et l'autre dans les fesses, oui sur une fesse ! Je ne pensais pas montrer celle-ci à l'âge de 31 ans à un M. Népalais...  Lors des injections dans une petite chambre, il y a une vieille dame en train de mourir, une infirmière, un docteur et un visiteur. Je suis gênée. Je trouve qu'il y a un peu trop de monde à mon goût.

Le tour est joué. Nous mangeons et nous discutons de notre itinéraire. Nous partons vers 15h00. Nous nous dirigerons vers Naya Pul. Nous prenons donc le même jeep et 2h30 plus tard nous y sommes. Essentiellement, c'est un "truck stop". Rien de trop charmant. C'est comme un port terrestre à partir duquel les vivres de l'Annapurna se font acheminer à dos de porteur. La route pédestre commence ici. On ne veut pas rester là. On prend nos baggages et on se fait une petite course de 30 minutes pour rejoindre Birethanti; un petit village sympathique. On trouve un hôtel. Le Moonlight ressemble à une ancienne école convertie en hôtel. La place est bruyante. Les groupes organisés commencent à apparaître. Le groupe d'américains présent à cet hôtel semble avoir du plaisir à boire des liqueurs, de la bière et danser. Leur périple vient de se terminer. Le nôtre ne l'est pas. 

La vue de Birethanti. Le Machapucharre, notre objectif de randonnée pour les prochains jours. 

JOUR 12 Birethanti-Tikedhunga


Le lendemain matin, on part pour se diriger vers Tickedunga. On veut que cette journée soit petite, question de faire sécher le linge lavé il y a 2 jours... Anny nous quittera dans 2 jours à Ghorepani et ce sera probablement différent: pas personne pour nous aider à s'occuper des enfants. Bref, pour nous donner une pause.

Nous attendons une heure à cause qu'un certain M.x travaille la roche. Son excavation en haut de nous provoque des éboulements. Ici, si on veut du "0 3/4", de la "guerenotte" en québecois, on doit se la faire soi-même. Donc, ça prend un pic, de la roche et du temps.

Pendant l'attente, on rencontre une famille: un belge et une hollandaise avec une petite fille de 4 ans. David, Barbara et Brune. Cette famille voyage depuis près d'un an, on trouve qu'ils sont de joyeux lurons. (vous aurez la chance de les rencontrer dans un autre blog)


Le paysage est à couper le souffle, des rivières et des montagnes  et ...


Des marches


Une pose avec Anny, voici ma nouvelle casquette!


Une pose avec Gale et Théo et son nouveau bandana de "peace and love"


Belle montée


C'est beau et tranquille



Ici, on transporte les poulets sur le dos. Pas de pause-santé pour se dégourdir les cuisses.


Théo ne semblait pas trop impressionné par le tout.

Le Indra guest house sera notre arrêt. Il est 13h30.

Tout le reste est complet, ça sent la saison touristique qui commence. Deux minuscules chambres avec 2 lits simples, c'est compact! Question santé : on se remet du scorpion, les diarrhées sont terminées mais François a les lèvres enflées. Il a pris un coup de soleil solide. Il met du polysporin aux heures en alternance avec du Solarcaine et du baume à lèvre. On doit trouver du baume à lèvre avec écran solaire...

Demain, 3300 marches nous attendent pour rejoindre Ghorepani. Je pense que ce sera intense. Une montée de 1300 mètres. Mais pour l'instant, on pense au moment présent et on relaxe en prenant une bière.


Un séchoir à maïs! 



Pause pringles