jeudi 9 décembre 2010

Maggie Doyne: une inspiration désormais célèbre



Comme je l'ai déjà mentionné, il ne pleut pas des occidentaux à Surkhet. En fait, la majorité des expatriés basés ici y sont pour des motivations intenses. Quand nous en apercevons un, l'excitation nous prend. Il y a quelques semaines, nous avons appris qu'une jeune femme américaine s'était installée aux abords de la ville pour y fonder un orphelinat. C'est notre ami Ludwig qui nous donna le tuyau. Eh bien, il s'avère que cette femme n'a que 23 ans et elle vient tout juste de faire la FRONT PAGE du NEW YORK TIMES MAGAZINE accompagnée d'un article imposant !!!!

Elle s'appelle Maggie Doyne. Elle vient d'une petite ville au New Jersey. Son histoire est incroyable. À 19 ans, elle part en voyage en sac-à-dos solo dans le nord de l'Inde. Elle se retrouve dans un camp de réfugiés où elle rencontre des jeunes filles provenant du Népal, complètement dévasté par la guerre civile faisant rage dans l'ouest du pays à cette époque. Elle décide de suivre une de ces petites orphelines dans son village natal, au pied de l'Himalaya. Elle y découvre une misère qui la secoue. Le choc est si grand qu'elle décide d'appeler ses parents pour leur demander de transférer tous ses avoirs (5000 $ épargnés grâce à ses services de gardienne au secondaire) au Népal. Elle décide de s'acheter un terrain pour y construire son propre orphelinat. 

4 ans plus tard, non seulement son orphelinat héberge 35 jeunes mais elle vient d'établir une nouvelle école qui fournit une éducation de base à plus de 230 élèves. Elle a désormais sa propre fondation ; blinknow.org . Il y a deux-trois mois, elle a fait un appel à tous en ligne pour une levée de fonds afin d'acquérir un véhicule pour l'orphelinat. En 5 jours, près de 30 000 $ était amassés. Ses prouesses sont impressionantes. Les réseaux sociaux, elle sait s'en servir !

Si vous avez le temps, ce vidéo dans lequel elle donne une conférence en Europe détaille bien (en anglais) ce qu'elle a accompli. Vous verserez peut-être même une petite larme en bonus:


Maggie Doyne — Why the human family can do better from The DO Lectures on Vimeo.

C'est à son école que nous l'avons rencontré il y a déjà deux semaines. J'avais lu (dévoré) une bonne partie de son blog avant d'aller la rencontrer avec Annik et les enfants. Les classes venaient de se terminer. Elle nous réserva un accueil chaleureux avec un bon thé au lait chaud pendant que Théo et Emma jouaient avec les autres enfants sur l'immense terrain de soccer. J'étais un peu intimidé de la rencontrer. C'est fou de penser qu'elle ne se trouvait qu'à quelques minutes de chez nous depuis tout ce temps.

Elle se trouve définitivement en plein milieu d'un spin médiatique. Il y a quelques mois, elle a remporté le prestigieux grand prix américain de Do Something ; un organisme qui récompense l'engagement des jeunes dans la société. Ce prix de 100 000 $ l'a propulsé dans l'orbite médiatique mondiale. Elle est apparu sur des millions de sacs de chips Doritos. Time et Cosmopolitain y ont également consacré des articles. Une vraie vedette du développement et de l'humanitaire je vous dis. 

Comme je le pensais, elle se révéla une personne très dynamique, tenace, souriante et simple. Annik lui a proposé d'aller l'aider quelques fois par semaine, en fonction de ses besoins. Elle était ravie de l'offre. 

Maggie parle népalais. Elle s'occupe de ses 35 enfants comme une mère. Je le répète, elle n'a que 23 ans. Nous qui pensions être un peu cinglés de vivre avec nos trois enfants dans les conditions difficiles de Surkhet ... Pour les jeunes parents parmi vous, imaginez, coucher 35 enfants à chaque soir tout en manquant d'eau et d'électricité sur une base quotidienne, ting ting la caboche ! Heureusement, elle a quelques employés qui l'épaulent. Son papa est ici pour quelques semaines également. Plusieurs volontaires se sont relayés pour l'aider dans toutes sortes de tâches (construction, pédagogie, soins médicaux, etc.) 

Son site est riche. Il se délecte très bien accompagné d'un café chaud un dimanche matin. J'avoue que c'est elle qui nous a transmis le "virus" du Girl Effect. Son projet incarne à merveille l'application de cette théorie. Je crois qu'elle est toujours à la recherche de donateurs pour supporter les frais d'éducation des filles de son école malgré le torrent de dons provoqué par son spin médiatique, sa vision et ses actions.

1 commentaire:

  1. Je suis très heureuse d'avoir lu ce petit partage de ta part, François. Je ne te connais pas vraiment intimement, mais je suis fière de t'avoir croisé, avec ta femme et tes enfants. J'admire Annik. Je me souviens de cette conférence que vous aviez donné à St-Camille, avec les projections photos... Pour ce soir, je dois fermer l'écran. Mais, je le répète, comme je suis contente que tu m'ai partagé ces infos. De mon côté, je suis retournée aux études aussi, à l'université, à 40 ans. J'ai obtenue un bacc multi (toxico, t.s. et psy) en décembre dernier. Je suis intervenante dans un Centre d'accueil en toxico, en ce moment. J'ai été en immersion anglaise au N-B cet été, grâce au programme Explore. J'aimerais travailler au Nunavik. Vicky

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