La fin de semaine dernière, nous sommes allés nous baigner à la rivière Bheri, là où l'eau des glaciers se faufilent. Les citoyens de Surkhet nous disaient tous, à l'unanimité, que l'eau était glaciale et que nous ne pourrions nous baigner. Têtus, nous voulions tenter notre chance et changer d'air. Nous avons donc loué un pick-up avec un chauffeur pour une demi journée.
À peine 20 minutes de la ville, dépaysement soudain: un hameau de huttes en boue sur les berges de la rivière peuplé d'habitants très curieux mais très sympathiques. Pratiquement au niveau de la rivière, nous nous demandons ce qu'il adviendra de ces immeubles chétifs lorsque la rivière s'étendera sur la toute largeur de son lit lors de la mousson. Comme par hasard, ces personnages venaient se baigner au même endroit que nous dès nous mettions l'orteil dans l'eau. J'imagine qu'il voulaient nous tenir compagnie.
L'eau, d'un turquoise cendré, était parfaite à l'exception de quelques algues. Elle n'était pas glaciale. La chaleur était cependant suffocante. Nous cherchions l'ombre avec notre parasol style "old orchard beach".
Bon, jusque là ça va. Ah j’oubliais, notre conducteur nous avait déposé après avoir conduit quelques minutes sur le lit de la rivière déshydratée. Il nous avait dit qu’il reviendrait nous chercher. Nous lui demandions d'être là vers les 11h30, question qu’il arrive pour midi (ici la ponctualité ce n’est pas un atout).
Donc, comme je disais, la chaleur était accablante, les réserves d’eau potable commençaient à diminuer et les petits snacks apportés aussi! L’ombre diminuait. À cet instant, je dis à François
- Je n’aime pas trop que les enfants jouent dans le tas de feuilles.
- Pourquoi, as-tu peur de quelque chose ? de répondre François l'air moqueur.
- Bien on ne sait jamais, il pourrait y avoir des serpents ou des scorpions. Svp, enlève Théo de là, lui répondis-je en bonne mère poule.
À peine quelques minutes suivant ces sages paroles, j'hurle à François :
- Viens tout de suite parce qu'un ami scorpion brun s'est faufilé entre mes pieds, sur ma serviette et j'allaite!
Quelle coïncidence! François, comme un homme néandertal sorti de sa grotte, arrive en courant et se met à taper sur ce scorpion pour tenter de l'abattre : la famille est saine et sauve. L'heure avance et toujours pas de signe de notre conducteur. Il fini par arriver à 13h15.
Le paysage
À la rivière, curieusement, les gens ramassent des roches et du sable. Facile, pas besoin de creuser j'imagine.
À notre retour, Emma arrive en courant dans la maison avec papa et Théo en me disant: "Maman, il y a un serpent dehors". Et oui, finalement maman n'était pas si mère poule que cela. Je n'ai pas vu la scène mais il s'agissait d'un serpent venimeux de plus de 4 pieds de long ayant la circonférence d'un poignet! Un groupe d'enfants venaient de lui trancher la tête en face de la porte de notre cour. Fin de l'histoire.
Jour 2 de tourisme
Cette fois-ci, on part à vélo. On se dit que c'est bon pour la santé et plus on en fait, plus on s'endurcit pour un plus long périple. Le tout nous a pris 2h15 de vélo et 30 minutes de pause au temple. Je peux vous assurer que lorsque vous montez jusqu'au temple de Kakrebihar, vous gagnez votre ciel ! |C'était imposant, abrupte et essoufflant.
L'histoire de ce temple est fort simple. Il parait qu'il y a de cela très longtemps, 2 demi-dieux ont construit ce temple et un autre surnommé le temple de Shiva en 1 nuit. Le mythe de la région raconte que ces deux temples ont servi à aplanir la vallée de Surkhet. En effet, tel une "SOLE" (genre de poutre pour aplanir les champs) placé entre les deux temples, les deux demi-dieux ont utilisé ces deux temples pour niveler la plaine en les glissant sur les montagnes. Ils n'ont cependant pas eu le temps de terminer le boulot. Ce qui est expliquerait pourquoi ces deux temples qui datent du 13e siècle et qui sont reconnus comme des sites de l'héritage mondial par l'UNESCO sont parfaitement alignées l'un à l'autre sur les deux extrémités de la seule colline au centre de la vallée.
Très joli comme endroit, très paisible et les gens sont aussi sympathiques. Le monsieur et la dame que vous voyez ci-dessous sont montés à pied. Durant les dernières minutes de l'ascension, le monsieur poussait la remorque, question d'aider papa.
Des ruines de temples! Emma avait mis un gilet thématique pour la journée: Love! Le mystère l'envahissait avant de gravir les dernières marches.
Namaste!
Théo, l'archéologue!
Toute la famille !
Cela peut vous donner un aperçu de la hauteur où nous étions. Pas si haut, mais a vélo, avec les trois enfants sur une trail rocailleuse, c'est du sport.
De retour vers la maison.
Des rizières asséchées qui étancheront leur soif d'ici un mois.
Théo qui dort et les enfants népalais en arrière nous suivant à la trace, question de voir les blancs.
Bref, ce fût une belle fin de semaine. Pour clôturer le tout, on a rencontré une famille de coopérants qui vivent ici depuis 10 ans. Leurs enfants ont 2, 6 et 8 ans. Sandra est autrichienne et James est anglais de la GB, ces deux coopérants ont vraiment adoptés le style de vie népalais, très sympathiques. Ils nous ont parlé de d'autres expats vivant dans le coin (wow, il y en a !!!). Ces derniers travaillent pour l'ONG INF. Il y a aussi Sarah, une hollandaise que nous n'avons pas encore rencontré. Elle enseigne à une petite école de 5 élèves occidentaux. Elle souhaite qu'Emma participe à la prochaine session en septembre. Il parait que 3 de ces enfants ont son age. Nous irons visiter cette petite école "de rang" la semaine prochaine !