Page frontispice du journal local avec Annik et François en vedette dans l'article de gauche. La seule grosse erreur de l'article est la suivante: ils ont dit que nous étions américains!
Bon, une autre histoire loufoque. Il n’y a qu’à moi que ces histoires arrivent. Il y a 2 semaines, nous nous rendions dans un village nommé Baddichar pour célébrer la Teej, le festival des femmes. Le festival en soi dure un mois et certaines activités ont lieu un peu partout au Népal.
À Baddichar, ils ont décidé de faire un concours de chants et de danses pour les femmes. EDS, l’organisme pour lequel François travaille, s'occuperait de l'organisation du concours, de la logistique et de l'animation. L'équipe d'EDS a donc décidé stratégiquement qu’elle profiterait de la journée pour glisser des petites séances subtiles de sensibilisation sur l’hygiène de base comme se laver les mains après certaines activités quotidiennes et sur l'importance de boire une eau filtrée et chlorée.
La veille, un des collègues de François me disait : « tu va porter ton sari rouge, hein Annik ? ». Je lui avais dit que je l’apporterais. Le lendemain, je décidai de ne pas l’apporter sachant qu’une longue route d’autobus et de chaleur nous attendait. Je ne voulais pas le porter. J’arrive donc pour prendre le bus et il me taquine en me disant : « tu as apporté ton sari Annik? » Je lui réponds : non. Il semblait tout déçu alors je lui ai dit que j’irais le chercher si le bus me déposait chez nous. C’est ce qui s’est passé.
Nous voilà donc partis pour Baddichar, il est 8h30 AM environ. Nous nous arrêtons, prenons le thé et attendons des participants du concours. Ensuite le marché pour ramasser les speakers, les micros, le système de son. Bref, le matos quoi ! Ensuite des arrêts, des arrêts et encore des arrêts. Ça n’en finissait plus. Nous sommes arrivés à destination vers 11h45. Le temps réel est de 1h15 en autobus. Ah, j’oubliais, il y avait eu un glissement de terrain durant la nuit précédente. Nous avons donc marché un bon bout puisque l’autobus était coincée dans la boue….
Arrivés au village, on mange quoi? Dal Bhatt tarkari, question de faire changement. Là, après le repas, les femmes me disent: "tu vas te changer?" Dans quel piège je me suis prise encore. Je vais donc me changer, me déguiser avec mon sari rouge à l’aide de 4-5 femmes. Un fois habillée, j’allaite, chose très difficile vous devinerez avec le kit de sari.
Une fois accoutrée, on me demande d’aller m’asseoir à l’avant de la scène avec François. Jusque là ça va. Ensuite, Rudra, le collègue à François m’informe spontanément que : JE VAIS OUVRIR LA CÉRÉMONIE EN DANSANT ! QUOI !?%$*&" C’est une blague, je me dis intérieurement, mais non c’est vrai : un VRAI CAUCHEMAR. Bon, il m’informe que je danserai avec un Monsieur X que je ne connais mais qui aux dires, est important. Cela m’importe peu, je n’ai pas trop la tête à danser devant 400 personnes.
Bon, je descends et je commence à danser. Le monsieur lui, ne semble pas vouloir danser. Je suis contente, je peux me sauver… Pas si vite Annik ! Des femmes veulent aussi danser avec toi. Amusez-vous à regarder la vidéo. J’ai donc eu la chance de danser à maintes reprises lors de la journée. Mes talents de danseuse népalaise se sont améliorés.
À l'intérieur du journal, d'autre photos... Je suis à droite 1ere rangée, dansant avec Jagat, un collègue de François qui animait la journée (celui au microphone en bas et dans la vidéo) Pas besoin de dire que l'équipe d'EDS n'était pas peu fier de ce petit coup médiatique. Il parait que la radio nationale et la télévision régionale y étaient également. Des gens que nous croisions dans la rue dans les jours qui ont suivis nous disaient qu'ils m'avait vu danser à la télé.
Jagat, l'animateur
La foule en délire
Les petits singes-spectateurs dans l'arbre
Le père de Kiran (collègue de François) aka le vieux sage du village et Naomi
Lors du concours, 25 équipes de 5 femmes chacune ont chanté et dansé à tour de role. Entre chaque performance, il y avait une présentation et divers témoignages de gens « importants » de la communauté. Voici quelques équipes de danseuses et chanteuses:
La scène vue de l'arrière
Grand parc dans lequel Théo a pu se défouler toute la journée !
Quelques portraits:
La "coach" de plusieurs équipes, celles vêtues de rouge.
Celle-ci, elle avait de beaux yeux verts, ce qui est rare ici.
François et un drôle de Monsieur
La journée s’est terminé vers 18h30, il était donc temps de rentrer chez soi, mais la soirée était encore JEUNE!
On attend très longtemps dans l’autobus sans trop savoir pourquoi. Le chauffeur a décidé de prendre son repas. Bon, ça va, là on part. Il est environ 19h45. On commence la route et tout à coup on entend un POUF!!!! Immense. Qu’est-ce que c’est : un FLAT! Première chose que l’on apprend : le chauffeur d’autobus n’a pas de pneu de rechange. Alors on se fait dire que nous repartirons dans une heure. Il commence à pleuvoir. Ce n’est pas grave, les gens veulent s’amuser et danser. C’est reparti, une madale (petit tambour à deux côtés) des chanteurs, des chanteuses et on danse. C’est la fête, on ne ressent pas de frustration, que de la fatigue et de la joie. Curieux me diriez-vous. Au Québec, on aurait crié des bêtises au chauffeur si une telle chose serait arrivée.
Une heure et demi plus tard, le chauffeur revient avec quoi vous pensez sur sa moto? Non pas une roue de secours mais bien un « jack ». Il n’avait pas de jack! Alors là on se fait dire que le chauffeur prendra la roue arrière pour la mettre en avant et la roue crevée en arrière. Trouvez l’erreur. Finalement, un gentil conducteur d’un autre autobus TATA passant par là nous donne un autre pneu et nous voilà reparti pour Surkhet. Il était minuit quand nous sommes revenus à la maison alors que nous devions en théorie être revenus pour 19h30. Le temps est élastique. Nous sommes chanceux, Emma était chez des amis d’école, tranquille. Elle a bien apprécié son temps sans ses parents. Nous avons tous bien dormi. Théo et Naomi qui nous accompagnaient durant toute cette longue journée, avaient épuisés toutes leurs calories quotidiennes.
Un "Flat" et pourquoi pas continuer la fête.
Le temps est élastique, queeelle affaire!!! C'est quelque chose qui restera graver dans vos mémoires n'est-ce pas?? Très belle fête, merci pour la narration. C'est toujours intéressant de vous lire !
RépondreSupprimerBonne continuation
Aline