L'autre jour, j'ai dit à Annik que nous aurions avantage à faire un check-list pour ne rien oublier en vue de notre départ. Il ne reste que 4 jours à Surkhet. Cette simple suggestion a pris Annik au dépourvu : le retour à une vie où le temps file à toute allure arrive à grands pas. Contrairement à la plupart de nos départs, nous nous sommes dit que ce serait bien de finir de nos bagages au moins deux jours avant de partir plutôt que deux minutes cette fois-ci.
Sur la check-list en question, nous avions un point bien important: accepter l'offre de James, un de nos amis pilote d'avion, surtout que mon frère Simon vient tout juste d'arriver. La compagnie pour laquelle James travaille, Air Kastmandap, est basée à Surkhet. Il est instructeur à bord d'un petit appareil sensible, adapté aux montagnes et conçu en Nouvelle-Zélande, son pays d'origine. Le principal client de sa compagnie est le Programme Alimentaire Mondial (PAM) de l'ONU. Il transporte surtout du riz vers les districts inaccessibles du nord, aux frontières du Tibet. La semaine dernière, il nous indiquait qu'il aurait quelques petites places pour nous pendant pour un aller-retour Surkhet-Simikot.
Quelques minutes après le décollage, les «collines» de Surkhet cédaient la place au mur Himalayen qui se dressait devant nos yeux.
James me fait signe de venir à l'avant dans le cockpit en remplacement de son co-pilote. Il me fait un petit cours 101 sur les instruments de navigation aérienne. Puis, alors que je tenais le joystick depuis 5 minutes, il me lance: «Hey mate, how do you like it ? » En le regardant, les mains sur ses genoux, je réalise que je pilote l'avion depuis ces 5 dernières minutes. Wow, quel effet ! Un peu à gauche, un peu à droite, un petit plongeon, un beau joujou cet appareil. J'aurais jamais cru m'amuser autant au-dessus du toit du monde !
Quelle chance pour nous tous ! Dire que ces paysages sont seulement à 35 minutes ... à vol d'oiseau de notre maison. Tout simplement fabuleux. Simon s'est laissé aller à coeur joie quelques centaines de photos en une heure et demi.
Nous apercevons l'aéroport en terre battue au loin.
Simikot est un petit village de quelques milliers d'habitants. Capitale du district de Humla, le village est perché à 3000 m et reçoit un flot constant d'avions et d'hélicoptères acheminant des vivres et équipements. La piste d’atterrissage ne mesure que 549 m, commençant juste au-dessus d'une falaise de quelques centaines de mètres.
Une fois l'avion stationné, Simon est allé prendre cette shot. Remarquez les poteaux d'acier qui seront déployés dans la région pour améliorer le réseau de distribution d'électricité. Il parait qu'ils en ont 24h/24h ici. Chanceux. Pour ça en tout cas ! On ne le voit pas dans la photo mais il y a avait également deux tracteurs et une pelle mécanique qui s'affairaient sur le tarmac. L'asphalte s'en vient. Comme tous ces poteaux électriques, les tracteurs ont été transporté par pont aérien, pièce par pièce en hélicoptère et ré-assemblés sur place. Aucun autre façon d'acheminer le tout.
Les deux roux avec James.
Annik est venu sur un vol différent. Les places étant limitées.
De retour vers Surkhet.
Annik aussi a eu des sensations. Son heure de gloire comme pilote d'avion. Elle a refusé à James de faire une rotation latérale à 360 degrés. Moumoune :)
Elle avait la main sur le joystick à l’atterrissage à Simikot et au décollage. Ce que vous voyez sur la photo ci-dessus, c'est la vue à notre droite en décollant.
Bravo capitaine !
Pour finir, voici un petit montage qui permet de vous transmettre un peu notre état lors de ce petit aller-retour fait entre 6h30 et 8h00. À 9h00, j'étais déjà au travail. C'est ce qui s'appelle partir la journée du bon pied malgré que notre estomac a pris quelques heures à s'en remettre. À surveiller dans le clip: La piste, l'atterrissage et Simon en état d'apesanteur.