C'est le temps des récoltes. Quelques mois suivant la plantation, nous retournons sur les terres de Chandralal, le président de EDS, l'organisation avec laquelle je travaille. Nous sommes de retour sur les mêmes terres inondées devenues complètement sèches et dorées.
Il faut remonter plus loin que le temps des foins de nos parents où toute la famille se mobilisait pour gérer les balles de foin qui se faisaient cracher par la machinerie rudimentaire de l'époque. Plus loin parce qu'ici, il n'y a aucune machinerie. TOUT se fait manuellement. Ça ne prend qu'une serpe, une fourche, de l'huile de bras, du temps et des boeufs.
Les petites mottes de riz se font couper à la base, se font aligner sur une rangée et se font ensuite attacher puis mettre en boisseaux pour un meilleur transport.
La récolte est pas mal plus facile et plus propre que la plantation !
Déjà vu...
Nous devons avouer notre ignorance ici. Lorsque nous avons planté le riz, nous pensions que la raison pour laquelle les parcelles étaient inondées était que le riz poussait sous terre ! Oui, sous terre. On était un peu gêné de réaliser qu'il s'agissait d'une céréale comme un autre avec des grains dorées. C'est juste que cette céréale tolère très bien l'eau. Quoique que cette pratique commence à être sérieusement remise en question.
Les boisseaux de riz se font ensuite transporter jusqu'au lieu où ils seront battus, où le grains se fera extraire.
Emma et Théo s'amusaient à jouer à la cachette entre ces maisons de paille de riz !
Aussi appelé Paddy, le grain de riz sera décortiqué par la suite. Il doit se faire retirer du plant. La balle (genre de coquille) sera également enlevée et/ou pulvérisée avant d'arriver au grain. Le centre du grain est blanc, c'est l'amidon; le riz que nous connaissons. La balle et les autres parties qui recouvrent le grain sont connues sous l’appellation du son. Le son est riche en vitamines et en protéines. Les paysans le conserve souvent pour alimenter le bétail par la suite.
Une fois les boeufs passés, la paille est retirée à la fourche et les grains sont ramassés à la main sur la surface lisse sculptée d'argile.
Nous apercevons justement Chandralal qui fait un effort pour la caméra. Remarquez qu'il n'est pas trop habillé à la paysanne ! En fait, il est professeur au primaire quelques lieux plus loin. Il possède cette terre car il l'a hérité de son père. Il n'habite pas ici.
Les voisins de sa terre sont ceux qui l'entretiennent. Ils ne seront jamais propriétaires; discrimination des castes obligent. Pour tous les travaux qu'ils exécutent, Chandralal leur donnera 50 % de ce qui sera récolté. Quelques coûts sont partagés mais il en supporte la majorité. Belle reconnaissance du travail des ouvriers !
Voici les balles et les grains avant que les différentes couches (le son) ne soient retirées pour libérer l'amidon blanc.
Des parcelles déjà récoltées et déjà semées avec la prochaine culture saisonnière : la moutarde.
Très intéressant, belles images et bonnes explications! Bonne continuation
RépondreSupprimeroublié mon prénom....
RépondreSupprimerAline